Entre autres dossiers inscrits au rôle au Tribunal de grande instance de Ouagadougou ce vendredi 7 juillet 2017, une affaire d’escroquerie opposant une « voyante » et trois de ses clientes. L’une des plaignantes voulait éviter que son mari prenne une deuxième épouse, une autre voulait chasser des génies et bénéficier d’un héritage et la troisième désirait un enfant. Le dossier a été renvoyé au 14 juillet.
C’est un dossier dont l’instruction a été « très difficile », a déclaré le ministère public. Dans les explications fournies, l’on a pu comprendre que ce sont trois femmes qui poursuivent une « voyante » qu’elles accusent d’escroquerie. La première plaignante a sollicité les services de la voyante pour chasser des génies qui la poursuivent et devait, selon les promesses de la voyante, du même coup bénéficier d’un héritage, la deuxième a voulu éviter que son mari prenne une deuxième épouse et la troisième espérait que les « pouvoirs magiques » de la voyante la fassent enfanter.
Pour celle qui avait des « génies » à faire chasser, la note s’est élevée à 2 400 000 F FCA encaissée graduellement par la voyante. Pour avoir un enfant, l’autre a dû débourser 750 000 FCFA, encaissés de la même manière par la femme « aux pouvoirs magiques ».
Les plaignantes ont fait savoir que la voyante leur a promis le remboursement en cas de non satisfaction, ce qui les a convaincues. Mais voilà qu’au fur et à mesure que le temps passait, elles ne voyaient pas d’amélioration dans leur situation et pourtant, à chaque visite, la voyante demandait encore et toujours des sous pour « acheter du matériel ». Lasses de dépenser sans retour sur investissement, elles décident de réclamer leur dû. Après plusieurs rendez-vous manqués, l’une d’elle informée par un voisin de la voyante vient surprendre un déménagement de celle-ci.
C’est ainsi que l’affaire a été portée devant la justice et la voyante est sous mandat de dépôt depuis octobre 2016. Durant son incarcération un certificat médical la déclare souffrante de troubles psychiatriques. Mais le ministère public a trouvé que le certificat ayant été émis en avril 2017, bien après les faits, rien ne démontre qu’au moment des faits, elle était sujette à ces problèmes psychiatriques. Accablée de toute part, la voyante menace de faire appel à la foudre pour trancher l’affaire. Le tribunal l’appelle au calme et décide de renvoyer le délibéré au 14 juillet, après une discussion entre les trois membres siégeant.
Boureima DEMBELE