La Côte d’Ivoire se retire de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), selon un communiqué du gouvernement ce mercredi 29 avril 2020 dont Wakat Séra a obtenu copie.
Cette décision du pouvoir d’Abidjan fait suite « aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples s’est autorisé, dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, à l’autorité et au fonctionnement de la justice, mais sont également de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par l’instauration d’une véritable insécurité juridique », lit-on dans le communiqué.
Cette décision intervient le lendemain de la condamnation à 20 ans de prison ferme de l’ex-Premier ministre, Guillaume Soro, alors que sur cette affaire, il y a une semaine, la Cour africaine avait ordonné au pouvoir d’Abidjan l’annulation des poursuites judiciaires contre l’ex-Président de l’Assemblée ivoirienne qui a déclaré sa candidature pour briguer la présidence en 2020.
En rappel la Côte d’Ivoire avait émis le 19 juin 2013, une déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.
La CADHP a été adoptée le 10 juin 1998. Elle a été ratifiée à ce jour par 30 Etats sur les 55 que compte l’Union africaine.
Par Bernard BOUGOUM