Le secrétaire général du Syndicat national des agents de la garde de sécurité pénitentiaire (SYNAGSP), le contrôleur Abdoul Dramane Thiombiano, a confirmé à Wakat Séra ce samedi 10 novembre 2018, qu’une dizaine d’éléments de sa structure dont lui-même, a été convoquée par la procureure du Faso, Maïza Sérémé. Il a laissé entendre que lui et ses camarades ignorent ce que la justice leur reproche.
Des éléments du SYNAGSP, ayant décrété un mouvement d’humeur commandant que soit assuré le service minimum, il y a trois semaines maintenant, seront entendus au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou le lundi et le mardi pour affaire les concernant. « Nous ne savons pas exactement ce qu’on nous reproche », s’est offusqué M. Thiombiano qui s’est dit prêt lui et ses camarades, à aller écouter la justice.
Le 1er novembre dernier, des éléments de la GSP ont fait irruption au domicile du ministre de la Justice, René Bagoro pour désarmer les éléments en poste. Joint au téléphone par Wakat Séra, M. Thiombiano, a fait savoir que ce sont des militants et quelques membres du bureau qui ont été « envoyés pour récupérer les armes des éléments en poste au domicile du ministre de la Justice».
Comme raisons, il a expliqué que dans le cadre de leur mouvement d’humeur engagé depuis le 22 octobre dernier qui paralyse les services principaux au niveau des tribunaux et maisons d’arrêts du pays, le bureau qu’il dirige a demandé une levée de bouclier à tous les éléments. C’est dans ce sens que s’est inscrite leur action chez leur ministre et certaines autorités bénéficiant de leur protection.
La direction générale de la Garde de Sécurité Pénitentiaire (DGGSP), dans un communiqué transmis à Wakat Séra le 7 novembre, a fait observer que c’est avec « beaucoup de regret » qu’elle constate les actions du SYNAGSP qui « paralysent les juridictions et les établissements pénitentiaires du Burkina Faso et violent ainsi les droits constitutionnels des personnes détenues de se faire entendre par le juge ».
Elle a condamné dans le document avec « la plus grande fermeté la violation de domicile et le désarmement de la garde du ministre de la justice par des émissaires du SYNAGSP ». L’administration pénitentiaire en appelle à la « conscience des manifestants », lit-on dans la note de la DGGSP.
Par Bernard BOUGOUM