Seul candidat en lice, Maître Oumar Yugo, a été élu, à l’unanimité à une voix près, président de la fédération burkinabè de Karaté-Do. Cette structure qui était frappée par une crise interne depuis près de trois ans, a donc trouvé un rassembleur à sa tête pour un mandat de quatre ans, couvrant la période de 2016 à 2020. C’était ce samedi 6 mai 2017, à l’issue d’une assemblée générale tenue au stade du 4 août de Ouagadougou, sous haute surveillance de la gendarmerie.
Après plusieurs tentatives vaines, la famille du Karaté-Do a porté Oumar Yugo à sa tête. Le nouveau patron de cette discipline a été élu à 54 voix pour et une voix contre par les 55 votants sur les 80 électeurs issus de différents regroupements dont les districts, ligues, clubs du Burkina Faso.
Pour le nouveau président, au-delà de son élection, « c’est la satisfaction d’être dans la légalité », ajoutant que la « vérité a triomphé, mais ce n’est pas cette vérité qui est vraie. Celle qui reste c’est notre capacité à rassembler, à pardonner et à travailler ensemble ». La nouvelle équipe dirigeante entend redynamiser la fédération qui a traversé une longue crise qui n’a pas été sans laisser des séquelles. Le président du comité transitoire, Jean Yaméogo, a indiqué que l’AG est intervenue suite à une enquête que la gendarmerie a diligentée et qui a permis de recenser 55 clubs possédant des récépissés.
Relecture des textes en perspective
La fédération de Karaté-Do est « la seule à avoir des textes qui ne s’alignent pas véritablement sur les textes du ministère en des Sports du Burkina », a révélé Jean Yaméogo. Il a souhaité à cet effet que tous les acteurs du Karaté-Do travaillent à avoir des textes harmonisés et actualisés pour l’épanouissement des arts martiaux au Burkina.
Une nouvelle vie pour le karaté-Do burkinabè
Sous la transition, le ministre des Sports et des Loisirs, David Kabré, avait procédé à la dissolution du bureau fédéral et à l’installation d’un comité transitoire pour gérer les affaires courantes, préparer les futures élections et la recherche de solutions en vue de réconcilier les pratiquants de cet art martial qui intéresse de plus en plus les populations des grandes villes du Burkina.
Pour certains observateurs, malgré le fait que la crise est aplanie, la nouvelle équipe devra travailler à « rassembler » tout le monde, y compris les frondeurs, pour la bonne marche du karaté burkinabè. C’est, du reste, la première des priorités de Oumar Yugo, qui l’a réaffirmé noir sur blanc dans son « programme de gouvernance ». A en croire des membres de la famille karatéka, Maître Oumar Yugo, qui a eu à financer sur fonds propres certaines activités du karaté, pourra avec sa bonne foi et la volonté, arriver à panser les blessures de cette discipline qui n’a plus de secret pour lui.
Oumar Yugo est, par ailleurs, le vice-président de la commission industrie de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF).
Par Mathias BAZIE