Plus d’une vingtaine de journalistes burkinabè ont bénéficié ce lundi 16 avril 2018, d’une formation sur l’arbitrage du Karaté-Do, une discipline qui accueillera du 16 au 22 avril 2018 à Ouagadougou, près de 400 acteurs pour la 17è édition du Championnat d’Afrique de Karaté UFAK-ZONE 3. Selon Oumar Yugo, premier responsable de la Fédération burkinabè de Karaté-Do (FBK), il était important que les journalistes qui ont un rôle très important à jouer dans une telle compétition puissent « maîtriser les aspects techniques » de la discipline.
Le nouveau président de la FBK Maître Oumar Yugo qui s’est réjouis de la rencontre organisée par la direction technique nationale, a d’abord remercié tous les journalistes qui ont pris part à la formation avant de les inviter à plus s’intéresser à sa discipline. « Je me réjouis de vous voir ce matin et prie le seigneur que ce travail qui a été engagé par la Direction technique nationale (DNT) et la fédération puisse vous permettre de mieux connaître notre Fédération, ses règles qui se rapprochent de tous les arts martiaux ».
Maître Yugo, se disant satisfait des résultats obtenus par la nouvelle FBK qui n’a que dix mois d’existence, dit avoir d’ailleurs pour défis les saisons prochaines, la volonté de rapprocher tous les sports de combat pour qu’ils évoluent vers un travail en commun.
Sur près de quatre heures, les journalistes ont été imprégnés sur presque tout ce qui devait leur aider à lire et comprendre les critères qui permettent aux arbitres et juges de valider des points que sont la bonne forme, l’attitude sportive, le Zanchin, la Distance, le timing, la vigueur d’application, les différents types de points que son Ippon (3 points), Wazari (2 points) et Yuko (1 points), les parties à viser pour ne pas être sanctionner mais marquer des points (la tête, le visage, la face, le cou, la poitrine, l’abdomen, les côtes et le dos).
« Il s’est agi au cours de cette formation d’abord d’expliquer aux journalistes, comment s’organise une compétition de Karaté, les parties de combat Kata et Kumité, faire comprendre également comment s’organise l’arbitrage Kata et Kumité, quelles sont les différentes catégories de points et de combats au niveau des cadets, juniors et U21 en plus des critères sur lesquels s’appuient les arbitres », a affirmé Corneille Maré, ceinture noire, 5è Dan, directeur technique national, arbitre continental, par ailleurs président de la commission nationale d’arbitrage.
Les journalistes seront davantage mieux outillés pour faire leur travail certainement après cette formation, selon M. Maré qui estime que quand ils vont observer, maintenant, les combats de Karaté-Do, « ils sauront quelles sont les décisions que les arbitres exécutent, quand l’arbitre donne un point, ils savent pourquoi, quand l’arbitre accorde la victoire à un athlète, ils savent effectivement qui a gagné le combat et pourquoi. C’est vrai que c’est juste une immersion mais nous pensons avoir atteint notre objectif », s’est-il réjoui, ajoutant que les prochaines la DTN va approfondir la formation et aussi l’ouvrir à de nombreux journalistes.
Pour Jérémie Sawadogo, journaliste à Impact TV, « cette formation va améliorer beaucoup le travail des journalistes. C’est vrai que le Karaté-Do, c’est une discipline qu’on suit comme ça mais on ne maîtrisait pas forcément les aspects techniques. Donc nous avons appris beaucoup de chose notamment de l’arbitrage quand on sait que dans toute discipline, c’est souvent l’arbitrage qui fait polémique ».
Il dit avoir surtout « compris aujourd’hui le langage même du Karaté-Do et croit que de cette façon (les journalistes) vont améliorer les reportages dans (leurs) différentes rédactions et aider à la promotion de cette discipline-là ».
« Une formation sur le Karaté-Do, c’est forcément la bienvenue, d’autant plus que dans notre pays, on valorise plus le football parce que c’est le sport roi et on oublie très souvent qu’il y a d’autres disciplines qui nous apportent plus de visibilité, beaucoup de médailles. Les athlètes sont de vrais ambassadeurs quand on voit tous les résultats que les Karatékas nous emmènent au Burkina Faso », a déclaré Gérard Sanou, journaliste à Ouaga FM, pour qui, « il était vraiment opportun d’avoir cette formation pour permettre aux journalistes de pouvoir parler de cette discipline en connaissance de cause ».
Pour Gérard Sanou, pratiquant des arts martiaux, « quand on parle de sport de combat, l’amalgame est même d’abord vite fait avec d’autres sports de la même famille, je veux parler du Taekwondo, du Kung-Fu, du Viet Vo Dao, donc pour le citoyen lambda et même pour les journalistes qui ne sont pas spécialisés en sport de combat, ce n’est pas aussi facile de faire la distinction ». Donc, « participer à une formation de Karaté, comprendre qu’on n’enchaîne pas les coups contrairement au Taekwondo, comprendre qu’au Karaté, l’impact du coup qu’on porte, les points et même les sanctions dépendent de l’impact du coup, je pense que c’est vraiment très intéressant parce que nous avons même vu qu’au Karaté, les adversaires n’ont pas en face des ennemis mais plus des partenaires », a-t-il étayé.
Aussi, cette autre manière des arts martiaux qu’est le Karaté montre que « l’athlète a la possibilité de placer le coup et marquer le point plutôt que de frapper dur. Donc c’est la philosophie même du Karaté et il fallait comprendre cette philosophie, comment les points sont comptabilisés et comment les juges peuvent attester de la validité des points. C’est une immersion, on est imprégné et c’est franchement une bonne chose », a-t-il conclu.
Le président de l’Association des Journalistes Sportifs du Burkina (AJSB), Jérôme Tiendrébéogo, a, à son tour, au nom de ses confrères, remercié la DTN et la Fédération de Karaté pour cette initiative qui va en droite ligne avec les préoccupations des membres de sa structure qui défend les intérêts moraux et matériels des journalistes sportifs.
Le championnat d’Afrique de la UFAK-ZONE 3 qui se déroulera du 16 au 22 avril dans la capitale burkinabè précisément à la salle des arts martiaux, à l’Institut des sciences du sport et du développement humain (SSDH), va regrouper huit pays dont la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Togo, le Bénin, le Niger, le Nigeria et le Liberia. Ces pays combattront en Kata et Kumité. Le Burkina participe avec une délégation de 30 combattants et une vingtaine d’arbitres, a indiqué M. Maré, précisant qu’il y aura 25 médailles par niveau (or, argent et bronze) pour toutes les catégories confondues.
Par Bernard BOUGOUM