Le commissariat général des Kundé, Salfo Soré dit Jah Press, a, face aux journalistes, le lundi 28 février 2022 à Ouagadougou, demandé que l’Etat fasse du baromètre de la musique au Faso, «un évènement d’utilité publique». Cela, selon les initiateurs des Kundé, permettra de soutenir de manière conséquente l’évènement vu les difficultés qu’éprouvent les partenaires à accompagner la manifestation culturelle appréciée aux plans national et international.
Les commissaires des Kundé ont fait le bilan des 20 ans de la cérémonie de récompenses des œuvres musicales au Burkina Faso. Jah Press et ses collaborateurs ont adressé leurs remerciements aux sponsors et partenaires de l’évènement, ainsi qu’à tous ceux qui de près et de loin se sont impliqués dans l’organisation des 20 éditions du baromètre de la musique au Burkina Faso. Pour les conférenciers, les populations se sont déjà appropriées les Kundé et c’est le plus important.
«Ces dix dernières années, toutes les éditions des Kundé se sont faites à guichet fermé», a confirmé Jah Press qui veut que l’Etat fasse des Kundé, «un évènement culturel d’utilité publique». La 20e édition «a été très compliquée. L’accouchement a été très difficile. Ca a été une grossesse pratiquement de deux ans qui a abouti à la cérémonie riche en sons et lumières que beaucoup ont apprécié», a-t-il poursuivi.
Le commissaire des Kundé a rappelé l’aspect sécuritaire et après aussi, la politique qui s’en est mêlée «un peu» parce que la cérémonie des 20 ans s’est tenue à la veille d’une marche. «Donc les circonstances étaient très difficiles car à tout moment on pouvait arrêter la cérémonie», a-t-il situé. «Aujourd’hui, nous pensons qu’on peut faire une halte pour demander à tout le monde de s’approprier vraiment cet évènement qui est devenu le leur. Nous allons interpeller les autorités de nous aider à faire des Kundé, un évènement d’utilité publique parce que c’est un rendez-vous attendu par toute l’Afrique», a-t-il avancé.
Pour Jah Press, quand on se réfère à certaines cérémonies dans certains pays, «il y a un fort accompagnement de l’Etat qui dégage des moyens conséquents» pour les accompagner. «Notre souhait est que le ministère de la Culture nous aide à faire des Kundé une manifestation d’utilité publique pour permettre à l’Etat de nous accompagner de façon conséquente parce que les problèmes économiques se posent de plus en plus surtout avec l’insécurité», a-t-il souligné.
Les préoccupations du pays en matière sécuritaire «impactent beaucoup nos partenaires sur le plan financier. Quand tu prends par exemple dans le domaine de la téléphonie mobile, notre sponsor officiel Orange qui nous accompagne depuis longtemps, a vu ses pylônes détruits et des groupes électrogènes brûlés dans plusieurs régions où l’insécurité règne. Donc il y a un manque à gagner au niveau de ces partenaires-là».
C’est pourquoi, il a estimé qu’«il faut que l’Etat (les) aide car cela s’impose plus ou moins parce que ce sont les difficultés du moment ». « Jusqu’à présent, on est très déficitaire sur les Kundé. Si on vous donne les chiffres, c’est autre chose », a-t-il complété.
Les Kundé sont nés d’un besoin de ses initiateurs à participer à l’émulation de la musique au Burkina Faso. Après 20 ans d’existence, sans nul doute que les Kundé qui est l’évènement de la musique au Burkina Faso a apporté grandement dans la production de qualité et la promotion des œuvres discographiques.
Par Bernard BOUGOUM