La Banque africaine de développement (BAD) « a déboursé, à ce jour, environ 1 300 milliards francs CFA pour soutenir près de 120 projets » au Burkina Faso, a indiqué, son Responsable Pays, Daniel Ndoye, au cours d’un petit déjeuner de presse organisé, ce lundi 9 décembre 2024, à Ouagadougou, dans le cadre des activités commémoratives du 60ᵉ anniversaire de l’institution bancaire. « Nous avons, pendant ces 60 ans, une très bonne coopération avec le Burkina Faso », a affirmé M. Ndoye.
La Banque africaine de développement (BAD) fête ses 60 ans cette année. En prélude aux activités commémoratives de la banque au Burkina Faso, il a été organisé un point de presse autour d’un petit déjeuner, ce lundi 9 décembre 2024, à Ouagadougou, en vue de donner de plus amples informations sur l’apport de la BAD dans le pays des « Hommes intègres ». Les échanges ont eu lieu sous la direction du Responsable Pays de la structure, Daniel Ndoye, assisté par ses proches collaborateurs.
« Depuis le début de ses opérations au Burkina en 1970, soit six ans seulement après sa création, la BAD s’est imposée comme un partenaire clé du développement national. A ce jour, elle a déboursé environ 1 300 milliards de F CFA pour soutenir près de 120 projets dans ce pays », a déclaré Daniel Ndoye, Responsable Pays de la banque, notant que les interventions de la structure tiennent compte des priorités dégagées par le gouvernement.
Ainsi, pour la période 2022-2025, la stratégie de la BAD au Burkina met l’accent sur deux axes prioritaires en parfaite cohérence avec le Plan d’actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD) 2023-2025 dont le premier axe porte sur le renforcement des infrastructures durables pour une croissance inclusive et verte. « Il se traduit par le soutien à la mise en place d’infrastructures durables et résilientes au changement climatique et favorisant la compétitivité de l’économie. Une attention particulière est accordée aux secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement », a laissé entendre M. Ndoye, enchaînant que quant au second axe, « il prend la forme d’un soutien aux chaines de valeur agricoles pour un renforcement de la résilience de l’économie ».
Selon le conférencier principal, les interventions de l’institution bancaire visent à apporter une réponse durable à l’insécurité alimentaire, favoriser la résilience des ménages agro-sylvo-pastoraux, encourager la création d’emplois dans le secteur agro-sylvo-pastoral pour les jeunes et les femmes, en particulier les personnes déplacées internes.
« Notre portefeuille actuel comprend 22 projets d’une valeur de 500 milliards de FCFA. Les interventions sont réparties entre l’agriculture (33%), l’énergie (29%), les infrastructures de transport (23 %), l’eau et l’assainissement (8%) et le social (7 %) », a révélé le Responsable de la BAD au Burkina Faso. A titre illustratif, « la BAD est actuellement engagée dans la réalisation des projets que sont « l’aménagement et valorisation de la plaine de la Léraba ; le programme Yeelen d’électrification rurale et centrales solaires ; le renforcement de la route Gounghin-Fada-Piéla-Frontière du Niger ; l’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement pour le renforcement de la résilience et l’emploi des jeunes et développement des compétences en milieu rural ».
Au-delà du financement des projets traditionnels, la banque africaine a intégré, dans ses interventions, des réponses adaptées, aux défis sécuritaires et humanitaires auxquels le Burkina est confronté. Par exemple, « la Banque soutient activement la prise en charge des personnes déplacées internes, notamment dans les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel. Ce volet humanitaire reflète notre engagement à répondre aux besoins urgents, tout en travaillant à des solutions structurelles pour soutenir le développement du pays », a poursuivi Daniel Ndoye qui a ajouté qu’alors que la stratégie actuelle 2022-2025 touche à sa fin, la structure financière travaille déjà à la définition de ses orientations pour les années à venir.
« Nous alignerons cette nouvelle stratégie sur les priorités nationales et les orientations stratégiques de la Banque », a-t-il rassuré, faisant observer que les secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie et les infrastructures resteront au cœur de leurs actions. « Toutefois, nous accorderons une attention accrue à des thématiques transversales telles que la promotion de la jeunesse et de l’entrepreneuriat, la gouvernance, le développement du secteur privé et la résilience face aux chocs climatiques et socio-économiques ».
A l’instar de la cinquantaine des pays africains qui sont bénéficiaires des appuis de la BAD, le Burkina Faso bénéficie aussi des dons et de prêts. « Ce qu’il faut savoir, c’est que pour les prêts, ce sont des prêts concessionnels. Ce sont des prêts sur 50 ans avec des taux d’intérêts nuls. Cela permet d’accompagner le financement du pays sans alourdir son endettement », a fait savoir Daniel Ndoye.
Selon les conférenciers, l’insécurité marquée par des attaques terroristes à un impact sur les activités de la banque. « Nous avons pour ambition de couvrir tout le pays parce que nous estimons que c’est peut-être dans les zones où il y a le défi sécuritaire que les populations méritent beaucoup plus d’attention et où il faut beaucoup de projets de développement. Nous avons vraiment à cœur de couvrir toutes les régions », a soutenu M. Ndoye, évoquant par exemple les difficultés auxquelles la banque fait face dans la mise en œuvre de la réalisation du projet de réhabilitation du tronçon sur la Route nationale n°4, Gounghin-Fada N’Gourma-frontière du Niger, long de 218 kilomètres que la structure cofinance à plus de 134 milliards francs CFA avec d’autres partenaires de l’Etat burkinabè.
Concernant une question sur la lutte contre la corruption, Daniel Ndoye, a affirmé que dans le cadre des politiques de la banque, elle accompagne « les Etats dans tout ce qui est lutte contre la corruption à travers des appuis aux réformes, des actes institutionnels ». « Nous avons des structures de contrôles, nous avons une structure en charge de la lutte contre la corruption qui non seulement surveille tout ce qui se passe au niveau de la banque, mais également ce qui se passe dans le cadre de nos projets pour nous assurer que les opérations de la banque se passent correctement », a-t-il poursuivi.
Selon des prospectus reçus sur place, la BAD qui a démarré ses opérations au Burkina Faso en 1970, un demi-siècle plus tard, est l’un des principaux bailleurs de fonds du pays, multipliant les interventions dans les secteurs-clés du développement. La même source note que la banque est le « premier partenaire du Burkina Faso dans le domaine des infrastructures routières, offre son appui au développement agricole, à la maîtrise de l’eau, à l’accès à l’eau potable et l’assainissement, à l’énergie, ainsi qu’au secteur social ».
Les documents mentionnent qu’au 31 mars 2023, le portefeuille actif comportait 22 projets pour des engagements totaux de 909 125 869,93 euros. Si 95% de ces engagements sont acheminés via le guichet des opérations souveraines de la banque, 5% sont directement dirigés vers les appuis au secteur privé.
Par Bernard BOUGOUM