Emmanuel Macron, le jeune président français de 39 ans vient de prendre officiellement possession de l’Elysée. La cérémonie de passation de témoin qui a pris par moment les allures d’une répétition du 14 Juillet prochain, a fait remonter une partie des Champs Elysées en véhicule militaire par le successeur de François Hollande. Comme pour prouver qu’il hérite d’une France en guerre contre le terrorisme, le chef suprême des Armées n’a pas manqué, sur son parcours, d’observer une halte à l’endroit où le jeune policier Xavier Jugelé a été abattu le 20 avril dernier dans un attentat terroriste. Mieux, le président fraîchement investi s’est rendu dans un hôpital militaire pour une visite à des blessés de guerre. Et dans la foulée, le président français pourrait se rendre, au Mali, pour y soutenir ses troupes engagées dans la lutte contre le djihadisme au Sahel ou la force française Barkhane mène un travail de nettoyage. Si le désormais ex chef du mouvement En Marche a déjà pris les plis de la fonction à en juger par l’assurance que dégageaient ses gestes, il est également conscient que l’éclaircie a pris fin, à l’instar de cette pluie qui a arrosé son intronisation. Les défis qui l’attendent, dont la lutte contre le terrorisme, le recollage de la nation française fortement ébranlée par cette élection présidentielle inédite et le front social qui, comme un volcan sortira bientôt de son sommeil, prêtent plus à l’action qu’à un long fleuve tranquille.
Plus rien ne va chez Ouattara
Si Emmanuel Macron vient d’entamer un quinquennat qui ne sera pas de tout repos, Alassane Ouattara lui connaît une fin de mandat des plus houleux. Le président ivoirien qui a promis une prime de 12 millions de francs CFA à des soldats entrés en mutinerie en janvier dernier n’en finit pas de vivre l’enfer avec les ex rebelles à qui il doit en partie son avènement au pouvoir. Et promesse avait été faite aux mutins de leur verser un pactole conséquent après le job. Las d’attendre, les éléments dont une grande partie a été intégrée dans les effectifs de l’armée régulière, ont manifesté bruyamment leur mécontentement, faisant tonner les kalachnikovs et autres roquettes. Le dernier acte qui a mis le feu aux poudres est la demande de pardon à la nation, le jeudi 11 mai dernier, d’une délégation des mutins de janvier qui ont même renoncé à leurs revendications. Considérant cela comme une trahison et faisant fi de la situation financière difficile de la Côte d’Ivoire, les mutins de Bouaké et de Khorogo exigent plus que jamais les primes promises. Les populations prises en otage par ces sorties armées itératives des mutins commencent à manifester leur exaspération. Le chef d’état-major des armées ivoiriennes n’en exprime pas moins son ras-le-bol, lui qui a annoncé une opération pour rétablir l’ordre à Bouaké. Et comme à l’accoutumée, quand la Côte d’Ivoire est enrhumée, le Burkina Faso éternue ! En effet, le trafic bloqué à cause de cette énième crise porte un cours dur aux transporteurs burkinabè. Ce sont des centaines de camions et de bus qui sont bloqués à la frontière et mettent ainsi à rude épreuve les économies ivoirienne et burkinabè. C’est clair, Alassane Ouattara et la Côte d’Ivoire sont dans de beaux draps, et bien malin qui pourra prédire la fin de cette chienlit.
Attention au chaos en RCA
Cinq casques bleus sauvagement enlevés, assassinés et mutilés et huit autres blessés le mardi dernier, un casque bleu tué dans la nuit du 12 au 13 mai et un autre blessé ce dimanche 14 mai. Des populations civiles régulièrement massacrées et contraintes à prendre le chemin douloureux de l’exil. C’est encore le lot de La Centrafrique, loin d’être sortie de ce cycle meurtrier de guerres civiles et de cette folie sanglante qui s’est emparée de communautés et ethnies ! Faustin-Archange Touadéra et son gouvernement ont encore fort à faire pour mettre définitivement fin aux desseins noirs de politiciens encore tapis dans l’ombre et manipulant sans vergogne ces groupuscules qui soumettent la Centrafrique à l’instabilité. C’est aussi pour eux, une véritable lutte de tous les jours pour ne pas livrer la Centrafrique à la voracité de prédateurs qui voudraient bien profiter encore des soubresauts socio-politique pour dépecer le corps malade d’une longue période qui a vu un chapelet de guerres civiles se succéder. La Centrafrique demeure donc un Etat fragile sur lequel il importe de veiller comme du lait sur le feu. Il urge surtout de doter les forces onusiennes de moyens conséquents pour faire face aux agressions de forces nuisibles d’où qu’elles proviennent. De plus, dans ce pays où tout est à reconstruire, il faudra mettre un accent particulier sur le volet sécuritaire, par la remise en selle d’une armée républicaine forte départie de toute couleur ethnique. Et enfin, la tâche la plus titanesque pour les Centrafricains, sera de parvenir au désarmement des cœurs.
Ainsi va le monde !
Par Wakat Séra