«Le rôle de la France n’est pas de régler toutes les situations en Afrique», a déclaré, ce lundi 27 février 2023, le président français Emmanuel Macron, assurant qu’elle «n’est pas une assurance vie au règlement des problèmes politiques des différents pays». Il a, par ailleurs, annoncé une réorganisation des bases militaires françaises en Afrique.
Le président français Emmanuel Macron a présenté, ce lundi 27 février 2023, à l’Élysée, les orientations de sa politique africaine pour les années à venir, avant sa tournée au Gabon, en Angola, au Congo et en RDC, prévue du 1er au 5 mars.
Dans son discours, il a, notamment, évoqué un nouveau partenariat sécuritaire avec une réorganisation des bases militaires françaises en Afrique. Cette réorganisation, selon le chef de l’Etat français, «n’a pas vocation à être un retrait ou un désengagement», mais se traduira par une “africanisation’’ des bases militaires. Elle implique, à en croire le locataire de l’Élysée, une «réduction visible» des effectifs militaires français en Afrique.
Le président Macron a précisé que cette réduction du nombre des militaires s’accompagnera «d’une montée en charge» de leurs partenaires africains, en fonction des besoins qui sont définis et précisés par les Etats partenaires.
Les bases militaires françaises «ne seront pas fermées mais transformées», rassure Emmanuel Macron indiquant qu’elles deviendront pour les unes des académies pour les autres des bases partenariales qui «vont changer de physionomies, de logiques d’empreinte».
«La France n’est pas une assurance vie (…)»
«Les bases telles qu’elles sont aujourd’hui sont un héritage du passé», a estimé Emmanuel Macron, soutenant que cela sert de “prétexte’’ pour beaucoup “d’opposants’’ de la France et parfois un «prétexte pour ne pas régler les problèmes politiques sur le terrain». «La France n’est pas une assurance vie au règlement des problèmes politiques des différents pays», a lâché le président français avant de préciser que «le rôle de la France n’est pas de régler toutes les situations en Afrique».
Dans sa lancée de présentation de sa nouvelle politique sécuritaire en Afrique, le président Macron n’a pas manqué de lancer une pique sur le groupe paramilitaire Wagner. Il l’a défini comme «un groupe de mercenaires criminels qui est l’assurance vie des régimes défaillants des putschistes» et dont le rôle et la finalité est de «protéger les régimes défaillants des putschistes et d’apporter une réponse sécuritaire à ces personnes».
Pour Emmanuel Macron, le groupe paramilitaire russe a «des comportements de prédation sur les mines, les ressources premières voire des violences sur les populations». «C’est une philosophie qui est aux antipodes de ce que nous défendons en Afrique», a-t-il fait savoir exprimant sa “conviction’’ que les différents Etats africains y compris ceux qui se sont tournés vers «cette solution de court terme (Wagner, NDLR)» finiront par s’en passer «parce qu’elle ne sème que le malheur», selon Emmanuel Macron.
Par Siaka CISSE