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La Francophonie et ses cailloux!

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(Illustration/orientxxi.info)

Née sur les cendres de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), sortie elle, des eaux du Niger le 20 mars 1970, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui regroupe 88 Etats et gouvernements selon des chiffres de 2018, pour 321 millions de locuteurs de la langue française dans le monde, a-t-elle connu ses heures de gloire?

Alors qu’elle célébrait sa journée ce 20 mars, avec pour thème «la Francophonie de l’avenir», l’avenir de la francophonie lui ne semble pas des plus prometteurs, surtout en Afrique de l’ouest où la démocratie se porte au plus mal. Pris en le feu des putschs militaires, ou le marteau des coups d’Etat constitutionnels et l’enclume des présidences à vie et des successions dynastiques, la sous-régions se trouve dans un état bien comateux ou tout au moins inquiétant. Le Mali, le patient le plus mal en point actuellement ne cesse de donner des nuits blanches aux dirigeants, sociétés civiles et «partenaires internationaux» encore soucieux de remettre le pays à flot.

Mais le choc semble si violent que la thérapie de cheval, faite d’embargo sur les échanges commerciaux et transactions financières et de fermeture des frontières, administrée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) peut peu. Même le médiateur attitré de la CEDEAO dans la crise malienne, le nigérian Goodluck Jonathan, qui, finalement serait plus inspiré d’emménager pour de bon sur les rives du Djoliba, à force d’y effectuer des courts ou longs séjours, doit bien se morfondre de dépit. Pas plus tard que ce week-end, il était encore dans les bottes du colonel Assimi Goïta, dont il n’a obtenu que la promesse de la junte militaire, de revoir à la baisse, d’une année, les quatre ans de transition qu’elle veut se donner. Un effort encore insuffisant, vu d’Accra qui assure la présidence tournante de la CEDEAO.

Que va-t-il se passer maintenant dans ce bras-de-fer entre les colonels maliens et les censeurs de la CEDEAO? En tout cas, comme sur tous les marchés africains où les prix de la tomate, du sel ou du piment sont souvent négociés sur des heures entre acheteuses et vendeuses, il est plus que temps de trouver un compromis pour mettre fin à cette crise qui vient compléter les attaques terroristes et leurs morts au quotidien, en vue redonner un brin d’espoir de vie à des populations à bout de souffle.

Comme pour donner encore plus de fil à retordre à cette francophonie dont certains membres tels que le Rwanda où le français n’est plus que poids duvet face à l’anglais et au Kinyarwanda ou encore le Gabon qui est presque prêt à tomber dans les bras du Commonwealth, la francophonie cherche encore ses appuis. Certes, parler, l’anglais ou une autre langue nationale en plus du français, loin d’être un désavantage est un atout dans ce monde devenu un grand village planétaire. C’est même un grand atout, le français ne se présentant en conflit contre aucune autre langue.

Mais l’esprit francophone n’en perd pas moins en valeur ajoutée surtout quand il est confronté au pragmatisme anglophone loué à travers le monde. Même s’il faut saluer l’hyper activisme des instituts français et autres structures comme «La Ruche» qui bouillonnent d’activités au profit des étudiants, chercheurs, artistes, sportifs, etc., en quête d’ouverture sur le monde, il n’en demeure pas moins que la Francophonie, sur le plan politique doit aller plus loin que les simples déclarations de principe. Ainsi, elle pourra s’imposer davantage et devenir «la Francophonie de l’avenir».

Par Wakat Séra