La ville d’Alindao, dans la Basse-Kotto (sud de la Centrafrique), a été jeudi le théâtre d’affrontements violents entre éléments armés affiliés aux anti-Balakas et aux ex-Selekas de l’UPC, occasionnant des pertes en vies humaines, la fuite massive des déplacés internes et des destructions de biens. Conformément à son mandat, la MINUSCA a mis en place des mesures de sécurisation et de protection des civils qui ont notamment trouvé refuge près de son poste militaire. Le Représentant spécial du Secrétaire général du Secrétaire général en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, condamne avec la plus grande fermeté ces violences et exprime ses condoléances aux familles éprouvées et à l’Eglise catholique.
Ce samedi, les casques bleus de la Mission poursuivent les patrouilles à Alindao pour prévenir de nouveaux affrontements et sécuriser le retour des déplacés. Des soldats de paix supplémentaires ont par ailleurs été envoyés sur place.
Les évènements d’Alindao mettent de nouveau en lumière l’irresponsabilité et le mépris de l’UPC et des anti-Balaka pour les civils, avec notamment le recours à la force de manière disproportionnée et indiscriminée ainsi que l’instrumentalisation des communautés incitées à se combattre. La MINUSCA relève avec préoccupation le caractère cyclique et identique de ces attaques déjà survenues à Alindao en 2017 et sur l’axe Tagbara-Ippy en 2018.
La MINUSCA condamne les auteurs de ces violences et rappelle à tous les belligérants que tous ceux qui sont impliqués dans ces évènements, ainsi que leurs chefs, sont individuellement et collectivement responsables des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire et qu’ils feront l’objet de poursuites par les institutions judiciaires nationales et internationales compétentes. A cet effet, des investigations sont en cours pour établir la chaîne de responsabilité.
Afin de briser ce cycle infernal de la violence, la Mission appelle les communautés à rejeter toute forme de manipulation et d’incitation à la haine et à la violence intercommunautaire par les groupes armés, qui visent à saper les efforts de sécurisation, d’appaisement et de réconciliation entrepris avec les différents acteurs et en concertation avec le Gouvernement centrafricain, notamment dans le cadre de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA.
La MINUSCA et le Gouvernement centrafricain sont en contact permanent pour une solution définitive à cette crise à Alindao et dans d’autres zones sensibles.