Air France a prolongé «jusqu‘au 31 août inclus», la suspension de ses vols vers le Burkina Faso et le Mali, et ceux à destination du Niger restent, eux, stoppés «jusqu‘à nouvel ordre», a indiqué le jeudi 17 août 2023 la compagnie française.
La reprise des vols de Air France vers le Burkina Faso et le Mali ne se fera pas avant la fin de ce mois d’août. La compagnie aérienne française l’a signifié dans une note, le jeudi 17 août, évoquant la prolongation «jusqu’à fin août» de la suspension des dessertes dans ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest dont les relations ne sont pas au beau fixe avec Paris. Il faut noter que cette compagnie effectue, par semaine, sept vols vers Bamako et cinq vers Ouagadougou.
Quant aux vols desservant le Niger, ils sont toujours suspendus «jusqu’à nouvel ordre», selon la compagnie aérienne qui effectuait quatre vols par semaine à destination de Niamey.
C’est la deuxième prolongation de la suspension des vols de Air France vers Bamako et Ouagadougou, depuis l’annonce de la première rupture intervenue le 7 août dernier pour cinq jours. Au terme de ce délai, la compagnie française l’avait, en effet, prolongé jusqu’au 18 août.
Air France explique que sa décision est motivée par la fermeture de l’espace aérien nigérien décidée par les militaires au pouvoir à Niamey qui ont renversé, le 26 juillet dernier, par coup d’Etat, le président élu Mohamed Bazoum, et surtout «en raison de la situation géopolitique dans la région du Sahel».
La réaction de Ouagadougou et de Bamako, à la suspension des vols de la compagnie française, a été immédiate.
Au Burkina Faso, l’Agence nationale de l’Aviation civile (ANAC) a, elle, adressé une correspondance aux responsables de la compagnie française à Ouagadougou, leur notifiant que les vols ne peuvent reprendre sans son approbation. Cette agence a regretté, une «décision unilatérale» de Air France dans la suspension de ses vols vers le Burkina Faso et l’a invitée au respect des termes des accords qui les lient.
Au Mali, les autorités de la Transition ont rétorqué en annulant l’autorisation de Air France d’exercer entre Paris et Bamako, évoquant un « manquement notoire » aux termes de son autorisation d’exploitation.
Cette situation, fortement amplifiée par des enjeux politiques et géopolitiques, n’est cependant pas sans conséquences sur les populations, notamment les clients de cette compagnie. Certains sont bloqués et d’autres contraints de rallonger le parcours en trouvant d’autres alternatives.
Par Siaka CISSE