«La laïcité au Burkina Faso: mythe ou réalité? Construire l’entente nationale», c’est sur cette thématique que des acteurs, à l’initiative de l’Association Baden-Ya Sulli, ont échangé, samedi 24 septembre 2022, à Ouagadougou, au cours d’une conférence publique, dans le but de «démystifier» la question de la laïcité au pays des Hommes intègres confronté au terrorisme.
L’Association Baden-Ya Sulli a organisé, samedi 24 septembre 2022, à Ouagadougou, une conférence publique autour de la question de la laïcité au Burkina Faso. «La laïcité au Burkina Faso: mythe ou réalité? Construire l’entente nationale», est le thème sur lequel les échanges ont porté.
La laïcité est consacrée par la Constitution burkinabè, mais se trouve «malheureusement mise à rude épreuve» par le phénomène du terrorisme au Burkina Faso, a d’emblée constaté le président de l’association, Michaël Yaguibou. Il a par ailleurs fait remarquer que cette laïcité constitue un facteur déterminant dans la coexistence et le vivre-ensemble au sein de la société burkinabè.
Quant à l’objet de cette initiative, le président de Baden-Ya Sulli +s’est voulu clair, précisant qu’à travers cette conférence publique, eux, organisateurs, visent à «renforcer la laïcité» dans le pays, et par là, «la cohésion sociale et le vivre-ensemble, indispensables dans un Burkina de paix et de prospérité».
La laïcité consacrée par la Constitution burkinabè
La laïcité est une réalité au Burkina Faso, a déduit l’enseignant-chercheur en Sociologie, Dr Abdoulaye Sawadogo, qui a fait observer une «impartialité» de l’Etat à l’égard des confessions religieuses. Il a rappelé que la question de la laïcité est «invoquée quatre fois» dans la Constitution burkinabè.
Dr Abdoulaye Sawadogo a toutefois regretté un «manque de contenu» à la notion de la laïcité, ce qui amène, selon lui, les religieux à «produire des lectures et interprétations parfois divergentes qui ne nous arrangent pas, et créent des confusions». Ainsi, pour l’enseignant-chercheur, la laïcité au Burkina, «c’est bon, mais ce n’est pas arrivé».
Le conférencier a indiqué que la diversité religieuse voire culturelle dont jouit le Burkina Faso peut être «un socle du vivre-ensemble harmonieux» au pays des Hommes intègres, au lieu d’être un «facteur de séparation. «C’est une des valeurs humaines dont on peut s’inspirer, on peut vraiment tirer une substance de ces réalités pour reconstruire l’entente nationale», s’est-il convaincu.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)