L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé dans une interview accordée à France 24, que l’heure d’avoir des bases militaires étrangères dans les pays africains est «dépassée», indiquant qu’il est temps pour les Africains d’aller vers plus d’indépendance, plus de coopération interafricaine. Il a également qualifié sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire dite ‘’braquage de la BCEAO » de «plaisanterie de mauvais goût». Le fondateur du nouveau Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) s’est opposé à la limite d’âge des candidatures à la présidentielle fixée à 75 ans et dit «ne rien exclure» quant à l’idée de se représenter à la présidentielle de 2025.
Dans une interview exclusive accordée à France 24, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, âgé de 76 ans, est revenu sur la création de son nouveau parti, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Il a confié que cela était «nécessaire», car l’ancien parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI) ayant perdu son identité. «Il fallait la création d’un nouveau parti, parce qu’à mon retour, je ne reconnaissais plus le parti (le FPI, ndlr). Il fallait reprendre les mêmes idées, la même force, la même dynamique pour l’injecter dans un nouveau parti», a-t-il relevé.
Laurent Gbagbo s’est prononcé sur plusieurs autres sujets, tant sur la Côte d’Ivoire que sur l’Afrique de façon générale. Il est revenu sur sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire dite ‘’braquage de la BCEAO » et a dit «ne rien attendre» du président Ouattara concernant une possible amnistie. Il a, par ailleurs, qualifié cette condamnation de «plaisanterie de mauvais goût».
Sur la proposition de limiter l’âge des candidatures à la présidentielle à 75 ans, le fondateur du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a exprimé son refus catégorique. «Dans un régime présidentiel et présidentialiste, il faut limiter les mandats et non l’âge», a abordé M. Gbagbo. Pour la présidentielle prévue en 2025, Laurent Gbagbo dit ne «rien exclure » quant à l’idée de se représenter.
L’ancien chef d’Etat s’est également prononcé sur la question de la réconciliation nationale en déclarant que «la réconciliation n’est pas un slogan», et a souhaité une nouvelle rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara pour obtenir la libération de tous les prisonniers de la crise de 2010 et le retour des exilés politiques, y compris Guillaume Soro.
Le leader du nouveau parti qui a déclaré faire la politique jusqu’à sa mort, n’a pas manqué d’évoquer la présence militaire étrangère sur le sol africain. Pour lui, l’heure des bases militaires étrangères en Afrique est révolue. «Nous sommes dans une heure où nous devons aller vers plus d’indépendance, plus de coopération interafricaine», a-t-il noté.
Il a, en outre, jugé «surdimensionnée» la réaction de Paris à la présence militaire russe dans le pré carré français sur le continent. «Si les Russes viennent coopérer avec un Etat africain, il est de leur droit, tout comme il est du droit des pays africains de les appeler dans une coopération qui semble profitable pour leurs populations», a renchéri Laurent Gbagbo.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)