Le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) dénonce le comportement de la Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille, Madame Hélène Marie Laurence Ilboudo.
Au titre de Présidente du CONASUR, elle a fait savoir par missive que l’organisation n’interviendrait plus en faveur des victimes des inondations à Ouagadougou. Cela est en flagrante infraction avec le décret de création du CONASUR et donc un acte d’arbitraire. C’est aussi un refus de la part des autorités de venir en aide aux plus pauvres de notre société.
Depuis des années, le Gouvernement refuse de maintenir et de développer les infrastructures nécessaires aux contrôles des crues à Ouagadougou. Sous l’impératif de plaire des autorités étrangères, des économies ont été conduites qui rendent le Nord de la capitale toujours en danger d’inondation. Malheureusement, les plus pauvres n’ont pas le choix et doivent installer leurs modestes demeures là où c’est possible. Chaque année, ils risquent de tout perdre, car les barrages et étangs ne sont pas entretenus et modernisés. Jusqu’à là, CONASUR a su aider ces gens, compensant l’inaction gouvernementale en matière d’entretien et de construction d’infrastructures.
Madame Hélène Marie Laurence Ilboudo, Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille a décidé que les plus pauvres n’étaient plus méritants des secours du CONASUR. Sous le prétexte fallacieux que nos concitoyens les moins fortunés devraient savoir de vivre dans des zones inondables, elle a affirmé par écrit au Maire de Ouagadougou que CONASUR n’aidera plus ceux qui ont tout perdu pendant les inondations. Après avoir économisé sur les infrastructures de contrôle des crues, le Gouvernement désire désormais économiser sur les victimes de sa politique.
La décision de Madame Hélène Marie Laurence Ilboudo est de surcroit illégal. L’article 2 du décret 2009-601 portant création, composition, attributions, et fonctionnement du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation est d’une clarté incontestable. CONASUR doit gérer les secours d’urgence. Le fait d’annoncer de refuser d’offrir des secours d’urgence dans une zone est en violation avec l’article en question. Egalement, CONASUR a la responsabilité, dans ce même article, de prévenir les inondations. Si CONASUR n’est pas capable de s’assurer que les caniveaux et systèmes d’évacuation d’eau soient opérationnels et construits, alors CONASUR a échoué dans sa mission. Cela sous le mandat de Madame Hélène Marie Laurence Ilboudo.
Madame Hélène Marie Laurence Ilboudo a donc violé le cadre de son mandat de Présidente du CONASUR. Par sa lettre, elle foule aux pieds l’essence même de la structure et détourne la vocation sociale et humanitaire de CONASUR, vocations inscrites dans ledit article 2. Cette violation légale n’est pas acceptable et doit être combattue avec toute force. Le Burkina Faso n’est pas une république bananière qui peut être dirigée comme un état autocratique.
Fait à Ouagadougou le 1 Juillet 2018
Adama CONGO