Le président béninois Patrice Talon est attendu dans les prochaines heures, certains disent ce jeudi, à Niamey pour apporter la pierre de la CEDEAO à la médiation entre les mutins et le président nigérien, preuve que les négociations tirent toujours en longueur. Le président nigérian et président en exercice de la CEDEAO a également dépêché à Niamey, deux de ses proches collaborateurs, en l’occurrence le chef d’état major de l’armée et celui du Renseignement. Alors que le président Mohamed Bazoum est toujours retenu de force, au palais présidentiel par des éléments de la Garde présidentielle, et que des négociations sont toujours en cours pour que la situation retourne à la normale, c’est une guerre de communication qui s’est installée sur les réseaux sociaux avec son corollaire toxique de «fake news».
Pendant ce temps l’armée nationale demeurée fidèle au chef de l’Etat a été renforcée par des unités venues de l’intérieur du pays. De même, les troupes loyalistes ont pris position à des endroits stratégiques dont le siège de l’Office de radiodiffusion et télévision du Niger (ORTN). Les soutiens pleuvent de toutes parts, notamment de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de l’Union africaine, de l’Union européenne, mais surtout des populations nigériennes pour la sauvegarde de la démocratie.
C’est ainsi que des manifestations spontanées de défenseurs de la démocratie ont éclaté un peu partout dans la ville de Niamey, à l’intérieur du pays et devant les ambassades du Niger à l’extérieur après l’annonce, mercredi matin, que le Président Mohamed Bazoum est retenu dans son palais par des éléments de sa garde. Selon un témoin, des manifestants qui se sont aventurés vers la présidence ont essuyé des tirs de sommation de la part des éléments de la Garde présidentielle (GP) en mutinerie. Mais sommes-nous toujours dans une mutinerie puisque les revendications des mutins sont inconnues? Par contre, la tentative de coup d’Etat semble plus plausible, vu que la GP demande la démission du président Mohamed Bazoum qui ne l’entend pas de ses oreilles, tout comme ses soutiens que sont l’armée républicaine et les populations nigériennes.
Que se passera-t-il maintenant, alors que les pourparlers, selon les informations qui suintent des murs du palais présidentiel, ne sont guère rassurantes? Pourvu que le pire soit évité dans l’intérêt du peuple nigérien. La nuit risque d’être bien mouvementée!
Par Wakat Séra
