Les rideaux sont tombés sur la conférence des chefs d’Etat de l’Union africaine et toutes ses activités parallèles que le Niger a accueillies du 4 au 8 juillet 2019 dans une atmosphère de sécurité garantie, malgré les menaces sécuritaires qui n’ont jamais cessé de peser sur le Sahel africain et même le reste du monde. Le Niger ést davantage dans l’œil du cyclone avec le chaos militaire qui s’est durablement installé et rend de ce fait, tous les Etats voisins du pays de feu Moammar Khadafi très fragiles.
Qu’elles aient été d’une courtoisie presque parfaite à l’endroit des populations nigériennes et de leurs hôtes venus de tout le continent et d’ailleurs, ou qu’elles aient été par fois sur les dents face à des usagers plus ou moins récalcitrants, les Forces de défense et de sécurité ont fait preuve, dans l’ensemble, d’un professionnalisme chevillé au corps. Mais elles n’auraient jamais réussi dans leur mission aussi délicate que la surveillance du lait sur le feu, si les habitants et les près de 5 000 invités au rassemblement sonné par le Niger, n’avaient fait preuve d’un civisme que les uns et les autres gagneraient à pérenniser et enraciner dans leur quotidien. Quid du sens de l’organisation méticuleux dont ont fait preuve les responsables administratifs locaux et nationaux, sous la baguette du chef d’orchestre, le président nigérien, Mahamadou Issoufou?
A ce niveau, ce serait difficile voire faire preuve d’amnésie intellectuelle que de passer sous silence, la machine de l’Agence nationale de la Conférence de l’Union africaine Niger 2019 (Agence UA Niger 2019), pour maintenir aussi solides, les différents maillons de la chaîne d’organisation. Pour un coup d’essai, la tenue d’une pareille rencontre au sommet avec autant de participants, et dans un contexte sécuritaire aussi volatile, c’est simplement un coup de maître. La perfection n’étant pas de ce monde, comme l’énonce l’adage, tous décernent, sans ambages, un satisfecit à cette conférence qui a permis de prendes des décisions importantes et de faire de la Zone de libre échange africaine, une réalité, sur les terre de Hamani Diori. Certes, si les accords ne sont pas les plus difficiles à signer, leurs applications par contre ne sont pas la chose la plus facile.
En attendant que les plantes mises en terre à Niamey pour l’éclosion du vaste marché économique africain portent les fruits de leurs fleurs, ce sont les populations nigériennes qui expriment, sans circonlocution, leur bonheur de recevoir leurs frères et sœurs africains venus de diverses contrées dans un Niger qui a connu une mue presque totale: nouvelles routes bitumées, des monuments imposants, des hôtels flambant neufs dont deux de 5 étoiles et surtout un aéroport rutilant aux commodités les plus modernes. A l’arrivée comme au départ, l’infrastructure hyper-sécurisée se laisse contempler et classe le Niger dans le cercle réduit des pays africains aux aéroports bien conçus. «Plus que sa beauté, nous le trouvons simplement sympathique», n’a pas manqué d’affirmer, admiratif, ce couple de voyageurs qui retournaient dans leur pays d’origine par le vol Air Burkina du jour. «Mais nous on veut plus et espérons que nos dirigeants ne resteront pas en si bon chemin», soupire le vendeur de sac dans lequel nous devions ramener à Ouagadougou, cette viande séchée succulente découpée en lamelles dont raffolent surtout les étrangers qui passent par le Niger. Le «kilichi», c’est son nom, dont seuls les Nigériens semblent avoir le secret figurerait dans le patrimoine culinaire et culturel mondial que personne n’y trouverait rien à redire. «Maintenant, nous ne voulons plus de coupure d’électricité, encore moins d’eau et méritons un réseau de communication téléphoniques et de connexion internet fluides comme dans d’autres pays». Souhait d’un cadre qui est persuadé qu’avec moins de gabegie et de népotisme et un peu plus de patriotisme, l’exploitation des richesses naturelles du pays, notamment l’uranium et le pétrole, pour ne citer que ceux-ci, pourrait faire l’affaire». Conscient qu’il parlait à un journaliste qui porterait son message, il conclut: «En tout cas, ils doivent le faire s’ils aiment leur pays». Questions: Aimons-nous le Niger?
Par Morin YAMONGBE, Ouaga-Niamey-Ouaga