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Législatives en France: donc, pour les Africains, ça ne va pas barder…avec Bardella!

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Pour le poste de Premier ministre, Jordan Bardella doit encore ronger son frein (Ph. Tunisie Numérique)

Selon les estimations révélées, les résultats du second tour des législatives françaises de ce dimanche 7 juillet, place le Nouveau Front Populaire (NFP) en tête, avec une majorité relative, soit entre 177 et 192 sièges. La majorité présidentielle, elle, arrive en deuxième position, obtenant entre 152 et 158 sièges. Annoncée comme inévitable, par des bookmakers qui ont devancé l’iguane dans la Seine, la vague du Rassemblement national (RN) a buté contre le «sursaut national» dressé par les autres partis et coalitions, et se retrouve sur la troisième marche du podium, récoltant entre 138 et 148 sièges.

Comme pour toutes les élections françaises, les législatives de ce dimanche ont tenu en haleine, les Africains qui les ont suivies, en direct, sans en perdre le moindre bout. Ils n’en n’ont pas perdu le fil sous aucun prétexte, suivant comme leur ombre, les candidats du Nouveau Front populaire (NFP), marquant à la culotte les représentants d’Ensemble et surveillant comme le lait sur le feu les soldats du Rassemblement National (RN). Jusqu’à la fin, ils scruteront les résultats de ce second tour des Législatives françaises, comme si c’était un événement de leurs propres pays. Mais, à l’instar de tous ceux qui sont marqués par cette phobie, de l’arrivée de l’Extrême droite au pouvoir en France, ils ont poussé un grand soupir de soulagement. Certains ont même exulté de joie, comme si leur souffle de vie dépendait de ces scrutins. C’est dire combien la percée des troupes de Jordan Bardella et de Marine Le Pen inquiète sur le continent noir! Certes, ils sont conscients qu’ils ne peuvent freiner, encore moins arrêter, cette montée en puissance de l’extrême droite en Europe, mais, sans être de grands analystes politiques, ils ne font aucun mystère de leur inquiétude, se basant sur le discours tranchant, séculaire, de ce camp pour qui la France doit se débarrasser de ces «sauterelles» qui l’empestent.

Ces élections législatives qui ont nécessité que le tocsin national soit sonné pour barrer la route de la majorité absolue au RN, sont pourtant une affaire franco-française, car les président de la république, le Premier ministre, les députés, ne pensent et ne décident que dans l’intérêt exclusif de la France. Mais, puisque quand la France éternue, l’Afrique, notamment les ex-colonies gauloises, s’enrhument, tout ce qui se passe à mille lieux d’ici, notamment aux pieds de la Tour Eiffel, ne laisse personne indifférent sur le continent noir. Même ceux qui feignent de n’y accorder le moindre intérêt, tout comme les détracteurs d’Emmanuel Macron, restent scotchés à cette actualité française, preuve que le lien ombilical ne sera pas aussi simple à sectionner entre ce pays et l’Afrique. Et c’est le propre de l’Africain de toujours, souvent avec passion, et surtout beaucoup d’émotion, de de justifier la nostalgie du passé, ou de verser dans les accusations parfois sans fondement, au lieu de véritablement prendre en main sa destinée. Qu’ils soient extrême-droitistes ou extrême-gauchistes, qu’ils s’appellent Jean-Luc Mélenchon, François Hollande, ou Gabriel Attal, pour ne citer qu’eux, pour eux, c’est la France d’abord. La politique africaine de la France, en dehors de déclarations emphatiques sur la Françafrique ou l’impérialisme et le néo-colonialisme français, ne change guère dans le fond, même s’il arrive qu’elle prenne une légère couche de vernis.

En tout cas, la seule voie pour une Afrique qui veut se débarrasser de ses chaînes encore visibles à bien des points, que ce soit avec la France, les Etats-Unis ou la Russie, c’est de sortir de la dépendance, qu’elle soit militaire, économique ou culturelle, et opter pour une gouvernance qui a pour centre d’intérêt, le peuple, le véritable. En attendant, avec Bardella, ça ne va pas barder pour les Africains, mais n’est-ce pas qu’un répit?

Wakat Séra