Accueil A la une Législatives en France: «Les masques tombent»

Législatives en France: «Les masques tombent»

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Dans le cadre de la nouvelle campagne électorale lancée après la dissolution de l’Assemblée nationale en France le 9 juin, le président français, Emmanuel Macron dans une allocution ce mercredi 12 juin 2024, s’est livré à des critiques à l’endroit des nouvelles alliances politiques, soutenant que «les masques» commencent à tomber.

Pour Emmanuel Macron, le Rassemblement national et La France insoumise «ont des responsables qui sortent de la République et de ses valeurs». «Ce ne sont pas des gens qui sont républicains», a-t-il dit. Il a ajouté que «les masques tombent» et que ces législatives sont «une épreuve de vérité entre ceux qui choisissent de faire prospérer leur boutique et ceux qui veulent faire prospérer la France».

M. Macron a ainsi dénoncé ces «bricolages d’appareil» et ces «alliances contre-nature aux deux extrêmes [entre des partenaires] qui ne sont d’accord sur à peu près rien, sinon les postes à partager, et qui ne seront pas en capacité d’appliquer un quelconque programme».

Suite à la défaite de la majorité présidentielle aux élections européennes du 9 juin dernier et la dissolution de l’Assemblée nationale, de nouvelles élections législatives se tiendront les 30 juin et 7 juillet. La campagne, lancée depuis dimanche, a créé une effervescence au sein des partis de gauche et de droite, tous en quête d’alliance pour obtenir une majorité.

À gauche, le «Front populaire» en débat

Dès dimanche, François Ruffin, député de La France Insoumise, a appelé l’ensemble des responsables de partis de gauche à s’unir en vue des législatives. Un appel au « Front populaire » entendu par les Écologistes, les communistes et les socialistes. L’objectif est de parvenir à définir une dizaine de mesures communes et de présenter un candidat unique dans chaque circonscription pour faire barrage à l’extrême-droite. Pourtant, l’union de la gauche n’est pas encore acquise. Si les Écologistes et les communistes ont répondu favorablement à l’appel, le Parti socialiste est toujours en réflexion. Un accord a été trouvé sur la répartition des circonscriptions, mais il reste encore à définir un programme et un nom pour le futur Premier ministre.

Des hésitations que le président français a commentées en ces termes: «Je ne vois pas comment un radical de gauche, un social-démocrate, un socialiste, un écologiste [ou] même un communiste peut continuer à faire cause commune avec quelqu’un qui par ses positons a montré qu’il n’était plus dans les valeurs de la République», a-t-il lancé en référence à Jean-Luc Mélanchon.

À droite, les Républicains au bord de l’implosion 

Concernant les partis de droite, le mardi 11 juin 2024, le patron des Républicains (LR) a proposé une alliance entre la droite et le parti d’extrême droite, le Rassemblement national. Sur le plateau de TF1, Eric Ciotti a plaidé pour que «tous les députés LR sortants s’allient avec le RN pour préserver un groupe puissant à l’Assemblée nationale», en réponse à une proposition faite par Jordan Bardella, président du Rassemblement nationale.

Une proposition mal vécue dans son propre parti, dont certains députés ont annoncé leur départ en réaction. La majorité des cadres et des élus LR appellent Eric Ciotti à quitter la présidence du mouvement, mais l’intéressé refuse. « Il n’est absolument pas question que je démissionne », a-t-il assuré à sa sortie du plateau de TF1.

Macron présente son parti comme celui de la stabilité

Face à ses réarrangements politiques, le président français a appelé à un rassemblement des «sociaux-démocrates, des radicaux, des écologistes, des démocrates-chrétiens, des gaullistes et plus largement [des] compatriotes et de responsables politiques qui ne se reconnaissent pas dans la fièvre extrémiste». Emmanuel Macron estime que face aux extrêmes, « le bloc central, progressiste, démocratique et républicain (…) est uni et est clair dans son rapport à la République, à l’Europe et sur ses priorités».

Après avoir défendu son bilan sur les questions régaliennes, concernant les lois sur le séparatisme, sur l’immigration et le recrutement des forces de l’ordre, M. Macron a expliqué que «tout cela n’a pas été assez vu, senti, compris par nos compatriotes». Il souhaite, notamment, un «meilleur contrôle de la question des mineurs non accompagnés qui, dans tant de villes, sont un problème de sécurité».

Par Marie-Ange DIALLO (stagiaire)