Un vote dans le calme. Le constat est général, sous réserve d’incidents encore non connus et sans doute isolés, en ce qui concerne les premières élections de la 5e république dans laquelle le Togo est entré de plain-pied, après l’adoption par l’Assemblée nationale, en seconde lecture, de la nouvelle constitution en attente de promulgation par le président de la république. Les électeurs, les présidents de bureaux de vote, les leaders de partis politiques et leurs délégués autour des urnes, en somme, tous les acteurs de ce double scrutin, ont reconnu que la journée de vote s’est déroulée dans le calme et la sérénité.
Mais ils ont également, relevé, comme l’équipe de Wakat Séra qui était sur le terrain, des moments de désert, peu d’engouement qui s’explique par la démultiplication des centres, et donc des bureaux de vote, pour éviter aux électeurs les longues files habituellement observées et dans lesquelles ils perdent beaucoup de temps. Ambiance de jour de vote, ce 29 avril.
Autour de 8h ce lundi 29 avril 2024, alors que les rues étaient privées de leur flux et bouchons classiques, les centres de vote, eux, ont déjà accueilli des électeurs qui ont profité de l’ouverture, à l’heure indiquée, des bureaux de vote, pour accomplir leur devoir civique et jouir du reste de cette journée, qui a été déclarée «chômée, fériée et payée» sur toute l’étendue du territoire national. Si certains électeurs ont dû avoir besoin d’un peu plus de temps pour retrouver leur nom sur les listes électorales et leur bureau de vote, d’autres, la majorité, n’ont eu aucune difficulté pour voter. «Je suis très content d’avoir effectué mon devoir civique.
Tout s’est bien passé et je souhaite que les vrais résultats, ceux qui reflètent réellement le vote des populations soient publiés, afin de tourner le dos aux sempiternelles contestations». Victor Adjété qui venait de sortir de son bureau de vote, était visiblement fier d’avoir exprimé sa conviction à travers les urnes.
La même opportunité de ces votes a permis à Kossiwa Logbo, de voter pour désigner les personnes qui, elles le pensent, vont pouvoir améliorer les conditions de vie des Togolais: «Je suis heureuse d’avoir voté, pour que les choses changent, que ce soit à l’école, au marché, dans les hôpitaux, la construction des routes et l’accès à l’électricité et à l’emploi.» En tout cas, à l’instar de Selima Batcha qui a dit n’avoir aucun souci sur la sincérité des résultats, elle reconnaît que le vote a été bien organisé et s’est déroulé dans un climat apaisé.
Jeanne d’Arc N’Nfa, elle a d’autres préoccupations. Elle est déléguée de la Cour constitutionnelle, et au Lycée Tokoin 1, dans la commune de Golfe 3, elle a fait le constat, qu’en dehors d’un bureau où le vote a commencé avec un peu de retard, à cause du…retard accusé par certains membres, «tout se passe bien». Elle a affirmé que «le matériel était en place dans les délais et que l’opération de vote a commencé à l’heure dite. Le président du bureau de vote 1, du centre du Lycée Tokoin 1, est également catégorique: «Le bureau a ouvert à 7h et tout se passe bien. Les gens savent voter correctement et nous sommes prêts à leur expliquer comment le faire quand ils ne le savent pas».
Au lycée de Kodjovi Akopé, où a voté l’opposant Jean-Pierre Fabre, le leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), pour Dodji Klutsé, superviseur du parti BÂTIR, «il n’y a rien d’anormal partout où nous sommes passés». Affiwa Malm, la très avenante présidente du Bureau de vote 1 du même centre de vote, n’a pas dit le contraire: «Tout est clair, tout est calme. Le vote a commencé à 7h et les électeurs viennent voter et retournent à leurs occupations». Toutefois, au bureau de vote 5 où elle a dû jouer à la médiatrice, des électeurs qui piaffaient d’impatience, ont dénoncé la lenteur du vote. Ce qu’a nié, argument juste à l’appui, le jeune président de bureau de vote, Jules Kossi Akpaglo.
Tout est calme! C’était le mot du jour. Même les délégués des partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, étaient sur la même longueur d’onde. Si les journalistes ont fait le constat, à juste titre, du peu d’engouement par rapport aux élections passées, un observateur qui revenait de l’intérieur du pays a, lui, fait savoir que les électeurs sont sortis massivement dans les localités situées hors de la capitale Lomé et que de nombreux bureaux de vote ont grossi le nombre des anciens, pour fluidifier les opérations, ce qui a faire croire à ce faible taux d’affluence qui «n’était donc qu’une apparence». C’est certain, le taux de participation de ces élections, dont les élus seront ceux du nouveau régime parlementaire auquel a accédé le Togo, sera très scruté.
En attendant, les compilations se poursuivent. Les grandes tendances devraient se dégager dans les prochaines heures et annonceront l’issue des Législatives et Régionales du 24 avril 2024, les premières élections de la 5e république.
Par Wakat Séra à Lomé
