Paris, le 27 avril – En mathématiques, les inégalités de genre en faveur des garçons dans les petites classes sont en train de disparaître progressivement, selon une nouvelle publication du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO. Ce rapport nous invite à réfléchir davantage aux inégalités entre filles et garçons et aux obstacles qui empêchent les filles de réaliser leur potentiel.
Approfondir le débat sur les personnes qui sont encore laissées pour compte, le rapport annuel sur l’égalité des genres de l’UNESCO, analyse les données de 120 pays dans l’enseignement primaire et secondaire pour dresser un tableau global. Les résultats montrent qu’au cours des premières années, les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques, mais que ces inégalités de genre disparaissent par la suite.
Ces recherches confirment que les inégalités de genre en matière d’apprentissage se sont réduites, même dans les pays les plus pauvres. Et dans certains pays, l’écart s’est désormais inversé. Par exemple, en quatrième, l’écart en mathématiques est de 7 points de pourcentage en Malaisie, de 3 points au Cambodge, de 1,7 point au Congo et de 1,4 point aux Philippines en faveur des filles.
Cependant, les préjugés et les stéréotypes sont toujours susceptibles d’affecter les résultats d’apprentissage. Même si les filles rattrapent leur retard en mathématiques dans le second cycle de l’enseignement primaire et dans le secondaire, les garçons sont bien plus souvent surreprésentés parmi les meilleurs élèves en mathématiques dans tous les pays.
Dans les pays à revenu intermédiaire et élevé, dans le secondaire, les filles obtiennent des résultats nettement supérieurs en sciences. Malgré cet avantage, les filles restent moins nombreuses à opter pour des carrières scientifiques, ce qui indique que les préjugés sexistes pourraient encore constituer des obstacles à la poursuite d’études dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM).
Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons en lecture
Si les filles obtiennent de bons résultats en mathématiques et en sciences, elles obtiennent des résultats encore meilleurs en lecture. Les filles sont plus nombreuses que les garçons à atteindre le niveau d’aptitude minimal en lecture. On constate l’écart le plus important dans l’enseignement primaire en Arabie Saoudite, où, en CM1, 77% des filles mais seulement 51% des garçons atteignent le niveau d’aptitude minimal en lecture.
En Thaïlande, les filles dépassent les garçons en lecture de 18 points de pourcentage, en République dominicaine de 11 points et au Maroc de 10. Même dans les pays où les filles et les garçons ont un niveau de lecture identique dans les petites classes, comme en Lituanie ou en Norvège par exemple, l’écart en faveur des filles atteint environ 15 points de pourcentage à l’âge de 15 ans.
«Les filles démontrent à quel point elles peuvent réussir à l’école lorsqu’elles ont accès à l’éducation. Mais beaucoup, et notamment les plus défavorisées, n’ont pas la moindre possibilité de recevoir un enseignement. Nous ne devons pas craindre ce potentiel. Nous devons le soutenir et veiller à ce qu’il se développe. Par exemple, il est déchirant de constater que la plupart des filles en Afghanistan n’ont pas la possibilité de révéler leurs talents au monde entier», déclare Malala Yousafzai, cofondatrice du Fonds Malala.
«Il faut recueillir davantage de données, mais les publications récentes ont d’ores et déjà contribué à dresser un tableau quasi-global des inégalités de genre dans les résultats d’apprentissage juste avant la pandémie. Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons en lecture et en sciences et sont en train de rattraper leur retard en mathématiques. En revanche, elles ont nettement moins de probabilité d’être parmi les plus performantes en mathématiques, en raison de préjugés et de stéréotypes persistants. Nous devons assurer l’égalité des genres dans l’apprentissage et veiller à ce que chaque apprenant réalise son potentiel», déclare Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO.