L’Administrateur des Affaires sociales, directeur de l’Hôtel maternel de Ouagadougou, Salifou Younga, a indiqué dans un entretien accordé à votre site Wakat Séra, lors de la remise de dons par l’Association Duval le vendredi 2 février 2018, que le seul centre public d’accueil des abandonnés dans la capitale burkinabè construit en 2007, «se trouve être dépassé dans sa capacité d’accueil» maintenant. Il a appelé les bonnes volontés à se manifester à tous les niveaux car le centre fait face à de nombreux besoins, alors que son budget est insuffisant pour une prise en charge convenable des enfants.
Wakatséra.com: Qu’est-ce qui explique le nom hôtel maternel donné à votre centre?
Salifou Younga: C’est un centre d’accueil des enfants en détresse et on a voulu le nommer hôtel maternel parce que ce nom sonne mieux. Vous n’êtes pas sans savoir que quand nous recevons ces enfants, ils passent leur vie ici comme s’ils étaient chez eux, donc c’est leur hôtel. C’est le seul centre étatique qui accueille des enfants démunis ici à Ouagadougou.
Combien d’enfants au total accueille l’Hôtel maternel?
Il faut dire que l’Hôtel maternel est une grande famille qui se compose de près de 70 enfants. Evidemment que cette institution a de nombreux besoins sur presque tous les plans dont alimentaire, sanitaire, infrastructurel et éducatif. Donc évidemment qu’il faut beaucoup plus d’hommes et de femmes qualifiés pour ces genres de tâches pour les prendre en charge.
Quel type d’enfant recevez-vous dans ce centre?
Le centre reçoit les enfants privés de famille ou enfants abandonnés. Mais il arrive des fois que nous recevions des enfants égarés. Nous recevons aussi quelques fois des filles mineures en grossesse qui sont chassées de leurs familles ou exclues pour cause de mariage forcé. L’âge de nos pensionnaires varie entre 0 et 15 ans.
Avez-vous une idée des dépenses mensuelles de votre centre?
D’abord il faut dire que c’est beaucoup de dépenses car certaines dépenses sont en nature et d’autres en espèces. Et donc certaines dépenses qu’elles soient matérielles ou financières sont aussi supportées par des particuliers et l’Etat. Donc je ne peux pas vous dire exactement par mois voilà le coût de nos dépenses qui dépendent des périodes et sont en fonction des entrées.
Rencontrez-vous des difficultés particulières liées à la capacité d’accueil de l’Hôtel maternel?
Evidemment qu’on a des soucis avec nos locaux car pour un centre qui accueille plus d’enfants que prévus, forcement que ce problème d’infrastructures va se poser. Alors actuellement, le centre se trouve être dépassé dans sa capacité d’accueil. Il nous faut beaucoup plus d’espace car les enfants sont coincés dans les cellules. Nous lançons un appel pressant afin que ce problème soit résolu pour une meilleure prise en charge de nos enfants.
Comment gérer les déplacements des enfants et de votre personnel dans le cadre de leur prise en charge?
Etant donné que les activités que nous menons ici nous amènent à sortir souvent, soit pour amener les enfants dans les centres de santé spécifiques pour leur prise en charge médicale ou autres courses réalisées dans le cadre de la prise en charge des enfants, nous rencontrons des difficultés à ce niveau. Donc sur cette question, évidemment qu’on a plus besoin de moyens de déplacement et tout ce qui s’en suit pour le bonheur de nos enfants.
Comment gérez-vous l’aspect sanitaire des enfants notamment le ravitaillement en médicaments?
Il faut dire que c’est un centre qui appartient à l’Etat, donc, ses dépenses sont supportées par la subvention de l’Etat. Mais avant que cette subvention n’arrive, il faut souvent que nous puissions avoir des médicaments pour les cas urgents. Et pour cela de bonnes volontés n’hésitent pas à nous venir en aide de temps en temps pour le ravitaillement des médicaments et rendre disponibles certaines molécules qui sont demandées par les enfants.
Avez-vous un dispositif sécuritaire pour votre centre?
Nous n’avons pas un dispositif sécuritaire particulier. Nous avons juste quelques vigiles qui veillent pour que rien n’arrive à nos enfants. Pour le moment nous n’avons pas déploré des cas de vols. Pour les vivres que certains donateurs donnent au centre par exemple, ils sont entreposés dans des magasins, ce qui fait qu’on n’a pas de souci à ce niveau pour le moment.
Par Mathias BAZIE
