Dans le cadre d’une tournée de renforcement des relations entre la Loterie nationale burkinabè (LONAB) et les médias, le directeur général de cette institution cinquantenaire, Simon Tarnagda, accompagné de certains de ses collaborateurs a rendu visite à la rédaction de Wakat Séra, le vendredi 18 août 2017. Le premier responsable de la Nationale des jeux a justifié cette démarche par sa volonté d’apporter des innovations dans les partenariats et lever, entre autres, «les goulots d’étranglements qui pourraient naître entre la presse et le LONAB». Le social, ce qui fait la force de la LONAB, les raisons du choix de la réfection du terrain du Mogho Naaba, etc. Ce sont autant de sujets que l’hôte du jour a abordés avec les journalistes de Wakat Séra.
Wakat Séra: Comment se déroulent les activités marquant le cinquantenaire de la LONAB?
Simon Tarnagda (DG LONAB): Nous avons mis l’accent sur la deuxième partie de notre slogan qui est «les bénéfices à la Nation entière». Ainsi, nous avons réalisé deux collèges d’enseignement général (CEG), un à Bassinko et l’autre à Boulsin, et les populations de ces localités en tirent un bonheur immense. Nous avons acheté tous les plants dans le cadre du reboisement national. Nous avons rendu visite à nos frères et sœurs de la Maison d’arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) à qui nous sommes venus en aide en matériels, tout comme nous l’avons fait au Centre Delwendé de Tanghin pour les femmes qui y ont trouvé refuge. Nous avons également organisé une compétition de cyclisme avec des lots assez importants. D’autres activités dont le concert gratuit de Bobo Dioulasso ont apporté un rayon de soleil dans le quotidien des populations. A Bassinko et Boulsin, par exemple, des vieilles personnes se sont mises à danser, tellement elles étaient contentes pour le CEG que nous y avons construits. L’un des habitants a même affirmé que maintenant il pouvait mourir tant il a appelé de tous ses vœux un cadre de ce genre pour l’éducation de ses enfants, ceux de la localité et des environs. Comme nous l’avons inscrit en lettres d’or dans nos objectifs, nous faisons le social, en soutien aux actions du gouvernement. L’Etat à lui seul ne peut pas tout faire dans un pays où tout est prioritaire.
Comment se porte la cinquantenaire LONAB?
Elle se porte bien, et c’est l’aboutissement du grand travail abattu par mes prédécesseurs, mais aussi par un personnel dévoué, depuis la création en 1967. Nous essayons d’aller dans le même sens afin de léguer une entreprise en bonne santé aux générations futures.
Le Burkina Faso a été frappé par un autre attentat le dimanche 13 août 2017. Quelle a été la contribution de la LONAB pour soulager les victimes?
Nous avons commencé par adresser une lettre de compassion à l’endroit de toutes les victimes et comme à l’accoutumée, nous allons apporter un soutien qui n’est pas encore déterminé. Mais comme vous le savez, dans une entreprise, l’argent ne se décaisse par aussi facilement. Il y a une procédure qu’il faut respecter. Mais c’est sûr, nous allons agir.
Qu’est-ce qui fait la force d’une société comme la LONAB?
La force de la LONAB se décline très simplement: la confiance des clients. Et pour avoir cette confiance, il y a un ensemble de choses qui entrent en ligne de compte dont la combativité et le sérieux que les travaillent mettent dans ce qu’ils font, le respect des engagements et la crédibilité dont nous bénéficions de la part de nos clients.
Comment se fait le choix des secteurs dans lesquels vous investissez, notamment dans le social?
Au Burkina Faso, tout est prioritaire et les besoins sont énormes. Donc vous ne pouvez pas perdre du temps à établir des critères qui vont vous handicaper. Nous regardons les besoins et en fonction de nos capacités, nous essayons de venir en aide aux populations et au pays tout entier. Dans ce sens, nous ne pouvons pas énumérer tout ce que nous avons fait. Nous avons acheté, par exemple, des machines pour le Centre de dialyse. Si vous voulez retenir un critère pour ça, vous n’allez jamais le faire. En vous attardant sur des critères, vous allez vous empêtrer dans l’inactivisme. Vous allez regarder les gens souffrir pour des problèmes que vous pouvez pourtant résoudre. S’il y a un problème, il faut regarder les capacités financières et voir comment le résoudre. Il faut simplement se demander, si ce que nous faisons, c’est bien ou pas. Or là, la réponse est toute simple si je reviens sur le cas du CEG que nous avons construit à Bassinko. C’est un véritable ouf de soulagement pour les populations! Les gens ont constitué une forte délégation pour venir nous dire merci pour cela.
Sans nous attarder encore sur les critères, revient-il à la LONAB de faire des aménagements sur le terrain de sport du Mogho Naaba?
Je vous pose une question: quand il y a des crises socio-politiques dans notre pays, vers qui se tournent les gens? En ce moment, les gens n’ont pas demandé pourquoi l’on n’est pas allé vers X ou Y! Le Mogho Naaba est quand même un symbole fort dans ce pays, un unificateur, doublé d’un amoureux du football. Tous les footballeurs internationaux qui foulent le sol du Burkina Faso lui rendent visite. Il a été fait Commandeur dans ce pays. Qui plus est, le terrain dont nous parlons est ouvert à tous, et cela ne date pas de maintenant. Il y a quel mal à ce que l’on arrange ce terrain au profit des populations qui le pratiquent? En réalité, ce n’est pas pour le Mogho Naaba que nous le faisons. Il n’interdit l’accès de cet espace à personne.
Quelle a été votre touche personnelle après quatre mois à la tête de la LONAB?
Cela fait 31 ans que je suis à la LONAB, et l’initiative de rencontrer la presse par exemple est une innovation que j’introduis. Je ne voudrais pas rentrer dans ces considérations, car les autres directeurs qui m’ont précédés ont tous accompli des choses merveilleuses. Nous sommes en train d’apporter un plus. La démarche de notre rencontre avec la presse fait partie des innovations, car c’est de faire en sorte que la LONAB rayonne, pour que la presse aussi rayonne afin de réaliser des choses nobles pour ce pays.
Que représente la part consacrée au social dans le chiffre d’affaires de la LONAB?
Nous avons apporté du soutien plusieurs fois à Home Kisito, aux femmes du Centre Délwendé de Tanghin… Nous sommes venus en aide aux personnes vivant avec un handicap. La liste des actions en faveur des personnes exposées et vulnérables est longue. La question qui doit plutôt venir à l’esprit est de savoir si ces œuvres ont un impact sur le développement socio-économique du pays et le mieux-être des populations. Ce n’est pas la part d’argent consacrée à cela qui est importante, mais comment nous faisons pour sauver des vies. Au centre de dialyse, ils avaient 20 machines dont 10 étaient en panne. Quand vous êtes dans le besoin d’une dialyse et que l’on vous donne un long rendez-vous, vous avez le temps de mourir. Nous avons renouvelé le parc de machines. On ne peut pas estimer ça. Il y a des choses qui n’ont pas de prix et nous réalisons. Il faut plutôt voir la pertinence des actions menées.
Entretien réalisé par la rédaction de Wakat Séra et retranscrit par Boureima DEMBELE