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L’ONU dénonce «l’intimidation et le harcèlement» des avocats

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Manifestation d'avocats en Tunisie

L’Organisation des Nations Unies (Onu), a dénoncé, le jeudi 16 mai 2024, « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes des avocats en Tunisie. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exhorté les autorités tunisiennes à respecter « l’État de droit » et à libérer les « personnes détenues arbitrairement ».

Alors que les arrestations contre les voix dissidentes se multiplient en Tunisie, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé, jeudi 16 mai 2024, «l’intimidation et le harcèlement» dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l’Ordre des avocats dans ce pays «portent atteinte à l’État de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l’indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d’intimidation et de harcèlement», a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d’un point de presse.

Le 11 mai, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a été emmenée de force par des policiers encagoulés alors qu’elle s’était réfugiée dans le siège de l’Ordre des avocats. Elle est accusée de diffusion de «fausses informations», après avoir ironisé sur la situation de la Tunisie sur un plateau de télévision.

L’ONU s’est aussi inquiétée de l’augmentation, ces derniers mois, des discours xénophobes en Tunisie et des exactions commises contre les migrants ces derniers mois. «Les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser», a déclaré le Haut-Commissariat.

Selon Ravina Shamdasani, l’ONU est très préoccupée « par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible ». La porte-parole a mis en cause «une augmentation de l’utilisation d’une rhétorique déshumanisante et raciste à l’encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs», dans le pays et le 6 mai, la police a arrêté le 6 mai la militante antiraciste Saadia Mosbah.

Face aux différentes accusations, le président tunisien, Kais Saied, a, de son côté, défendu la légalité de ces arrestations et s’est insurgé contre les critiques occidentales, qu’il a qualifié, jeudi 16 mai, d’« ingérence étrangère ».

Par Bernard BOUGOUM