A l’occasion du nouvel an, le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré s’est adressé, ce samedi 31 décembre 2022, à la nation depuis Solenzo (Boucle du Mouhoun), ville qui a été reprise après des combats contre les assaillants. Il informe que la tactique de la lutte a déjà changé, et les victoires sur le terrain le prouvent.
Chers compatriotes,
Vaillant peuple combattant du Burkina Faso,
Ce jour marquant la fin de l’année 2022 et le début de 2023 dans les heures qui suivent, nous nous retrouvons ici pour passer un message aux fils et filles combattants du Burkina Faso. Le lieu précis, parmi ces combattants, est solennel parce qu’ailleurs pendant que les esprits sont à la fête, dans la tête de ces combattants, l’esprit est à la guerre. Et vous le savez, cette guerre qui est en train de commencer; depuis un certain temps, une opération a été menée pour pouvoir libérer ici même le chef-lieu d’une province. C’est le lieu pour moi de venir saluer la bravoure de ces hommes qui ont mené cette opération afin de reconquérir cette ville.
La reconquête est bien, certes, mais la consolidation est celle qui va commencer maintenant. C’était le lieu pour moi de venir les saluer et à travers eux donc saluer tous ces combattants qui sont engagés sur tout le territoire burkinabè : Forces armées nationales, Forces de sécurité intérieure, Volontaires pour la défense de patrie, et je n’oublierai pas les plus grands combattants qui sont les mères et les épouses de ces hommes qui sont sur le terrain.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour partager ces moments avec nos frères d’armes et les encourager à aller de l’avant dans cette lutte. Les encourager, signifie qu’ils doivent chercher en eux du courage pour continuer. Et où chercher ce courage? Je dirai à tous les combattants de ce pays, que le courage, ils l’auront là où ils sont implantés ; partout dans les villages où ils passeront, ils peuvent regarder dans les yeux des enfants qui les bénissent.
Ces bénédictions sont une source intarissable de courage qu’ils doivent rechercher pour continuer cette guerre parce que ces populations, leur seul espoir de vie ce sont ces combattants.
C’est le lieu pour moi de leur dire de ne jamais baisser les bras, jamais baisser les bras ; il faut protéger ces populations, il faut les défendre. Lorsque dans la journée, ils se battent pour chercher leur pain quotidien, que nous, nous soyons dans les brousses pour leur permettre de le chercher en toute sécurité. Et la nuit, lorsqu’ils seront endormis, que nous soyons encore dans la brousse pour leur permettre de dormir tranquillement ; c’est notre mission, la mission du combattant, mission noble. Et c’est ça la gloire, c’est ça l’honneur. C’est ce que je demande donc aux braves combattants partout au Burkina Faso de redoubler d’efforts, de voir l’espoir de vie que cela suscite chez les populations en les voyant. C’est ce qui doit leur permettre de se réarmer de courage et de continuer cette lutte.
La réorganisation de l’armée a commencé depuis quelques temps et nous sommes dans une phase de changement de tactique. Je dis de tactique, pas de stratégie, pour l’instant. La tactique doit d’abord changer sur le terrain. Et pour la stratégie, le changement global de l’organisation de l’armée, nous parlerons de changement stratégique dans les jours à venir.
Mais, dans la mentalité des combattants, la tactique a déjà changé, en témoigne çà et là, les victoires sur le terrain. Cela leur donne donc du moral, cela leur prouve qu’ils sont au-dessus, qu’ils sont capables. Voilà pourquoi, je tenais à venir le leur dire en face et les amener à comprendre cet état de fait et à redoubler encore plus d’efforts.
Pour l’équipement et la logistique militaires qui peinaient, nous avons donc, depuis un certain temps, commencé un processus d’équipement. Et c’est le lieu pour moi de dire merci à certains pays voisins qui n’ont ménagé aucun effort pour nous aider à acquérir un certain nombre de moyens aériens et terrestres.
Encore, merci à tous, pour tout ce qu’ils font pour le Burkina et à tous les partenaires du Burkina Faso.
Cette réorganisation logistique est en cours et va s’amplifier dans les jours à venir. Parce que le souhait pour nous, c’est que lorsque les populations demandent les forces, qu’elles soient présentes. Et cela demande de la logistique. C’est en cours de résolution et nous n’avons aucun doute que cela puisse se faire et que nous puissions dans des brefs délais, pouvoir subvenir rapidement aux besoins sécuritaires de nos populations.
C’était l’occasion pour moi aussi de voir dans ces zones, la nécessité des infrastructures routières qui posent un sérieux problème de développement de cette Nation. Ça nous interpelle et parlant de cela, nous verrons quel programme urgent d’investissement en infrastructures routières pour accompagner l’élan de cette guerre. Parce que la mobilité logistique nécessite même ces infrastructures routières.
C’est aussi le lieu pour moi de parler de gouvernance. La gouvernance a longtemps piétiné. Nous sommes dans un mal acquis. Il y aura un cadre de concertation que le Premier Ministre va bientôt lancer, pour la refondation de la Nation. Il faut réformer totalement notre système de gouvernance. La justice et les contrôleurs ont reçu carte blanche pour commencer à mener la lutte contre la corruption et cela peut se sentir déjà sur le terrain. Je les encourage à continuer le travail et à pouvoir nous aider à changer notre système de gouvernance.
C’est aussi le lieu pour moi de dire merci, comme je le disais, à toutes ces femmes, mères et épouses qui sont à l’arrière, ces héroïnes, qui, jours et nuits, prient, ne sachant que sont devenus leurs enfants ou que sont devenus leurs maris, souvent par manque de communication, elles peinent à avoir des informations mais elles supportent. C’est le lieu pour moi de leur dire merci, de continuer à tenir bon parce que c’est ce qui nous galvanise aussi sur le terrain. Quand nous savons qu’elles tiennent bon, ça galvanise le soldat.
Merci encore et que leurs prières continuent d’accompagner tous ces combattants.
Je ne saurais terminer mes propos sans dire que cette lutte, que ce soit du côté de l’administration, ou dans le volet militaire, nous avons opté pour une modernisation, une digitalisation des institutions. Ce qui va nous permettre de mieux lutter contre la corruption, de pouvoir dématérialiser beaucoup d’aspects dans nos vies.
Chers compatriotes,
Peuple combattant,
Je vais souhaiter à tous les Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, que 2023, dans quelques heures, nous trouve en bonne santé, que nous puissions puiser, au fond de nous, cet élan de solidarité pour pouvoir soutenir ces forces et les amener à plus de victoires, à reconquérir plus de terrains. Nous allons prier Dieu pour avoir plus de succès et pouvoir réinstaller nos populations là où il le faut et consolider ce qu’il faut.
Merci à tous ceux qui ont déjà tendu la main, des Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur, merci à ceux qui sont en route, et nous sommes reconnaissant à tous ceux qui ont déjà posé des actes salutaires pour soutenir ces Forces de Défense et de Sécurité. A nos vaillants VDP, que nous avons recruté et dont le processus de formation est en cours pour les VDP nationaux, qui prendra fin d’ici là, et les VDP communaux déjà installés et une bonne partie équipée, nous les assurons que nous les équiperons, nous les formerons tous et nous les accompagnerons dans leur tâche.
Merci beaucoup à eux pour ce combat patriotique ;
Merci à eux pour cet élan patriotique ;
Nous ne saurons les saluer et je puis vous assurer que nous mettrons tout en œuvre pour qu’ils puissent pleinement jouer leur rôle dans cette guerre.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons!