Le mouvement le Brassard noir, a demandé ce mardi 5 novembre 2019, lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou, un rappel des éléments des « Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont toujours aptes pour renforcer les effectifs » de l’Armée, en vue de lutter contre le terrorisme qui sévit au Burkina Faso.
Les responsables du Mouvement Brassard noir ont échangé avec la presse sur la situation nationale et ont fait des recommandations en ce qui concerne l’aspect sécuritaire. « Le Burkina Faso, notre patrie, subit des attaques multiples et acharnées par des individus armées non identifié (terroristes), depuis quatre ans », a déclaré son président du Brassard noir, Boukaré Conombo qui a salué « l’engagement, le courage, le patriotisme, le dévouement, et surtout le professionnalisme des FDS ».
C’est dans ce sens que ce mouvement a fait des recommandations aux autorités à qui il demande de « considérer les FDS mobilisées sur l’ensemble du territoire dans la lutte contre le terrorisme comme une mission spéciale, de (les) équiper et de (les) octroyer une indemnité spéciale, de décorer et faire passer en grade supérieur les FDS ayant fait plus d’un an au front, rappeler les FDS retraitées qui sont toujours aptes pour renforcer les effectifs, organiser et soutenir toute initiative d’auto-défense ». Les conférenciers ont aussi souhaité que le gouvernement « militarise toutes les zones à haut risque et réactive les centres d’entrainement commando pour la formation civique et militaire des populations ».
L’Organisation a abordé longuement la crise du système sanitaire caractérisée depuis avril dernier, par un ralentissement des services publics. Si le mouvement Brassard noir dit comprendre les revendications légitimes des agents de la Santé, il ne comprend cependant pas, leurs méthodes de luttes qui « embrigadent et peinent » les populations. C’est pourquoi les conférenciers ont demandé aux différents syndicats de mettre en veilleuse leurs luttes. « Nous voudrons rappeler aux syndicats dont les grèves à répétition privent les populations des soins que leurs responsabilités civiles et pénales sont entièrement engagées». Sur cette question, par ailleurs, le Brassard noir « condamne le silence coupable et complice des associations ou mouvements soit disant défenseurs des droits de l’Homme » sur la crise du ministère de la Santé, a ajouté M. Conombo.
Sur le plan politique, cette organisation de la société civile dit constater « beaucoup » de mouvements dans les différents états-majors des partis politiques qui seraient déjà en pré-campagne électorale. Le Brassard noir « regrette leur manque de lucidité et de discernement et leur demande de taire les querelles politiciennes et faire bloc pour sauver le pays ». Sur la position de l’opposition à travers son premier responsable, Zéphirin Diabré, disant que « le contexte sécuritaire ne peut pas être un prétexte pour demander un lenga ou pour ne pas aller aux élections en 2020 », les conférenciers notent avec « regret la démission de toute la classe politique et pense que ça doit être un prétexte consensuel (majorité, opposition et OSC) pour éviter de faire des élections à des dates prévues et qui ne refléteront pas les aspirations réelles des populations ». Pour eux, la priorité du peuple actuellement, « c’est la sécurisation du territoire, le retour des déplacés (500 000, chiffres officiels, NDLR), dans leurs familles, la réouverture des écoles et la scolarisation des élèves ».
Par Bernard BOUGOUM