L’Académie Internationale de lutte contre le terrorisme sortira de terre dans quelques mois à Jacqueville, une station balneaire située à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, la capitale ivoirienne. Par le biais de cette importante structure, dont l’érection sera bientôt réalité, la Côte d’Ivoire se place en pôle position dans la lutte contre le terrorisme avec l’appui de la France. C’est dans cette dynamique que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et celui ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, ont donné, ce jeudi 18 octobre 2018 à Jacqueville, le premier coup de pioche de cette infrastructure. L’académie qui sera construite sur une superficie totale de 1200 hectares, comprendra des bâtiments académiques, des logements, un amphithéâtre de 200 places, un centre d’entrainement et de formation, avec des zones nautiques. Selon le ministre ivorien de la Défense, ce centre qui sera opérationnel dans dix mois, va coûter environ 20 milliards de francs CFA et devra contribuer à déjouer les actes terroristes.
«Les terroristes ont toujours une longueur d’avance sur nous, mais avec cette académie, il s’agira de les devancer et anticiper leurs actes. Nous devons être en mesure de prévenir les attaques. Nous aurons désormais une meilleure collaboration avec les forces de la sous-région afin d’avoir une bonne riposte en cas d’attaque. Des unités d’élites et des magistrats spécialisés dans la lutte contre le terrorisme, viendront nous apporter leur savoir-faire», a indiqué Hamed Bakayoko. Jean-Yves Le Drian ne dit pas le contraire, lui qui croit que ce centre sera un rempart contre la nubuleuse terroriste qui frappe aveuglement dans tous les pays. «C’est pour moi un grand moment de voir ce projet se réaliser et je ne peux, par la même occasion, oublier le 16 mars 2016, date de l’attentat de Grand Bassam, à quelques kilomètres d’ici. Une situation qui vient nous rappeler que nous devons nous préparer afin de réagir efficacement face à la menace terroriste. Cette académie permettra de mieux lutter contre ce phénomène. Elle permettra surtout aux acteurs de mutualiser leurs forces afin d’être efficaces sur le terrain. Et je suis persuadé que ce centre aura une résonance internationale», reste convaincu le ministre français. Le Mali, le Burkina Faso, le Nigéria, qui subissent régulièrement des attaques djihadistes qui sèment la mort sur leur passage, seront bien heureux d’envoyer leurs soldats à Jacqueville afin d’acquerir les techniques de lutte contre ce fléau.
La Côte d’Ivoire, terre d’accueil de cette academie, ne va-t-elle pas s’attirer la colère des groupes terroristes qui, comme pour montrer qu’ils sont «s’en fout la mort», vont frapper là où ça fait mal? Les Ivoiriens s’en remettent à Dieu et comptent fermement sur ce centre comme outil efficace contre l’hydre terroriste.
Par Mahamadou Doumbia (Correspondant Wakat Séra en Côte d’Ivoire)