La France et ses alliés ont annoncé le jeudi, après une rencontre le mercredi 16 février 2022, le «retrait coordonné» de leurs soldats présents sur le sol malien, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
La France, ses alliés européens et le Canada ont confirmé, dans une déclaration conjointe, le retrait de Barkhane et la force Takuba du Mali, à la suite de la dégradation des relations des autorités de ce pays avec la France.
Pour ces pays, «les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies» pour leur permettre de remplir leur engagement militaire au Mali.
«En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer leur retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations», lit-on dans la déclaration.
Ces forces quittent le Mali de Assimi Goïta mais assurent leur «volonté de rester engagés» au Sahel, dans la lutte contre le terrorisme. La France et ses alliés affirment également leur volonté d’«étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest».
Le président français, Emmanuel Macron a souligné, le jeudi 17 février 2022, face à la presse, parlant des autorités du Mali, que «la lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier. Elle ne doit pas sous prétexte d’être une priorité absolue se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir».
«Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés», a soutenu M. Macron.
Les soldats français interviennent au Mali depuis 2013, à la suite du conflit militaro-politique déclenché en 2012. C’est au total 53 d’entre eux qui ont perdu la vie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans ce pays.
Par Daouda ZONGO