Accueil A la une Lutte contre le terrorisme: l’arme fatale viendra-t-elle de Ouagadougou?

Lutte contre le terrorisme: l’arme fatale viendra-t-elle de Ouagadougou?

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Trouver les bonnes stratégies pour contrer les terroristes (Ph. ouest-france.fr)

A quoi peut servir le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui réunira ce week-end à Ouagadougou les têtes couronnées des 15 pays de l’espace commun sous régional et aura comme plat de résistance la lutte contre le terrorisme? Le nombre de ces optimistes qui espèrent encore quelque chose des grands discours et déclarations grandiloquentes de ces rencontres où le champagne coule à souhait sur le caviar, se rétrécit en tout cas comme peau de chagrin. Et le tableau rougi au quotidien du sang de ces milliers d’innocents, tombées sous les balles et mines assassines des terroristes ne fait que renforcer le pessimisme sur toute issue heureuse, en tout cas dans l’immédiat, du combat contre le terrorisme. Les sommets et les forums ne se comptent plus tout comme, du reste, le chapelet des victimes ne cesse de s’allonger de grains de victimes d’actes terroristes. Ces attaques auxquelles les Forces de défense et de sécurité (FDS) sensées protéger les populations et défendre l’intégrité des territoires opposent vainement leur bravoure. Ce courage doublé de professionnalisme de nos militaires peut visiblement peu devant la puissance de feu et la ruse des lâches assaillants qui semblent mieux maîtriser le terrain de cette guerre asymétrique qu’ils imposent au monde entier.

De leurs camps d’exilés dans leurs propres pays, ces millions de personnes qui ont dû fuir leurs localités sous la menace des prétendus jihadistes, savent-elles même qu’un sommet extraordinaire se tient à Ouagadougou, capitale d’un Burkina Faso qui porte désormais un deuil dont il se passerait volontiers?  Les populations de Kidal au Mali dont les terroristes ont fait leur sanctuaire auront-elles un peu de répit après la tenue de la réunion extraordinaire de la CEDEAO de ce samedi 14 septembre? Les gens de Maiduguri au Nigeria soumis aux raids meurtriers de Boko Haram pourront-elles maintenant espérer que la secte islamiste sera combattue avec la dernière énergie pour que les filles de Chibok retournent dans leur lycée en toute quiétude? Les plages de Grand Bassam en Côte d’Ivoire retrouveront-elles cette sécurité dans laquelle elles sont envahies tous les weekends par des centaines d’Ivoiriens et d’étrangers? En tout cas, il est temps que ces sommets servent à combattre les terroristes pour les réduire à leur plus simple expression. En plus des morts qu’il fait tous les jours, le terrorisme détruit le tissu socio-économique, rend impossible l’éducation dans certaines zones, affaiblit la couverture sanitaire, détricote le vivre-ensemble, en somme freine totalement toute option de vie dans une Afrique, déjà très absente du schéma mondial de développement, malgré ses richesses naturelles dont profitent et abusent d’ailleurs ses «partenaires au développement». Le seul mérite de ce sommet de la CEDEAO, en attendant que ses résultats surprennent agréablement, c’est que les Africains se rendent maintenant compte de la nécessité de prendre en charge leur sécurité. Il restera à trouver les moyens et les stratégies idoines pour mettre en musique les décisions qui sortiront de cette cuisine d’experts, de ministres et de chefs d’Etats qui sont conscient que le salut de l’Afrique passe par la gestion de son développement et de ses maux par ses enfants.

Pourvu que le sommet extraordinaire de Ouagadougou soit un sommet plus et non un sommet de plus. L’urgence de la mise à mort de l’hydre terroriste qui offre des affaires en or à des profiteurs insoupçonnés n’est plus à démontrer. La CEDEAO trouvera-t-elle l’antidote au fléau qui nargue le G5 Sahel qui peine à survivre à sa naissance? L’espoir fait vivre, dit-on!

Par Wakat Séra