Depuis 2015, le Burkina Faso est victime d’attaques terroristes qui se suivent et se ressemblent par le nombre important de victimes, tant civiles que militaires, qu’elles provoquent. Vu l’ampleur sans pareil qu’a prise le fléau, une équipe de Wakat Séra est allé vers des Ouagavillois qui ont proposé diverses solutions dans le but de minimiser voire endiguer le terrorisme à l’intérieur des frontières du pays des Hommes intègres.
Salifou Sanogo, agent à la présidence de l’Université Ouaga 1 Joseph Ki-Zerbo
Je pense que le salut viendra de l’aide de la population. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) à elles seules ne peuvent pas venir à bout de ce fléau. Il faut qu’on mette tous la main à la patte.
Soumaïla Kozienga, Médecin
La lutte contre le terrorisme, à mon sens, est à plusieurs niveaux. Sur le point de l’information, il faudrait qu’on ait un bon service de renseignement. Ensuite, il y a la collaboration de la population. En effet, dès que la population identifie des comportements suspects, qu’elle n’hésite pas à appeler les numéros verts. Je propose également que cesse le tapage médiatique autour du terrorisme. Les différents médias se battent à la recherche du scoop à telle enseigne qu’ils dévoilent des informations sensées être confidentielles. Or, vous savez que les «ennemies cachés» suivent, autant que nous, les informations. Une fois qu’ils auront la puce à l’oreille ils changeront leur mode opératoire. En fin, il faut songer à équiper les FDS et les soutenir financièrement ou matériellement.
Soumaïla Ouédraogo, étudiant en Master 1 agroalimentaire
En ce qui concerne ce fléau, je propose de mettre les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. Cela concerne le ministère de la Défense et celui de la Sécurité et les chefs de l’armée. Pour les ministères de tutelle des FDS, il faut des ministres qui ont des notions sécuritaires. Ce que les gens ne savent pas, c’est que, quand on nomme quelqu’un à un poste d’une telle envergure même s’il vient de l’armée, il faut prendre au moins une année pour s’adapter n’en parlons pas une personne qui n’as pas de notion concernant le département. Donc, il faut nommer des gens qui ont des notions sécuritaires. Dans le même ordre d’idée, je dirais qu’il faut mettre des chefs qu’il faut dans l’armée. Un chef qui sait motiver ses Hommes, afin qu’ils restent dynamiques. Par la motivation, il faut entendre, un chef qui est toujours auprès de ses éléments, échange avec eux, voire vit les mêmes réalités qu’eux. Ensuite, il faut des actions fortes au niveau des politiques à l’instar de celle prise par l’Assemblée nationale. En effet, le parlement burkinabè a laissé entendre qu’il faut cotiser, un fond, pour soutenir les FDS, également pour les veuves et les orphelins des soldats tombés sur le champ de bataille. Notons que tous les soldats se battent pour assurer les dépenses de leur famille. Par conséquent, si un soldat part en guerre en se souciant de sa famille, il ne peut pas être dévoué à 100% à sa mission. Pour finir, je dirai qu’il faut un traitement équitable entre les militaires et les paramilitaires pour qu’il n’y ait pas de frustration.
Issouf Natama, étudiant en Master 2 Histoire
La lutte contre le terrorisme, selon moi, nécessite une solution concrète à la pauvreté. Les terroristes profitent de la précarité de vie de la jeunesse pour l’embringuer. D’où ce qui se passe au Nord et à l’Est. Nous nous rendons compte que ce sont des zones qui ont été délaissées depuis plusieurs années. Ce que je peux proposer, également, c’est qu’il y ait une collaboration sous-régionale. Déjà le G5 Sahel est la bienvenue mais je crois qu’il faut une franche collaboration afin que nous puissions voir les résultats sur le terrain. Par ailleurs, je propose que soient organisés des cadres afin que la population et l’armée puissent apprendre à se côtoyer pour briser cette glace d’inaccessibilité, qui empêche une bonne collaboration de la population. Au niveau politique il faut privilégier l’entente malgré les différences idéologiques. On ne peut pas arriver à bout du terrorisme sans réglementer aussi, le problème de la prolifération des armes. Aussi, il faut investir dans le renseignement. Cette guerre ne peut être gagnée sans un service de renseignement de pointe.
Salif Douamba, étudiant en 2e année de médecine
La lutte contre le terrorisme doit être tout d’abord une action collective. Nous devons avoir dans notre habitude d’informer les agents de sécurité en cas de constat d’individu suspect. Par ailleurs, les autorités doivent songer à équiper les FDS en armements sophistiqués. Car les terroristes sont généralement bien armés. J’apprécie le geste de l’Assemblée nationale d’avoir pris l’initiative de donner chacun un million de franc CFA pour soutenir les FDS.
Judith P. Kaboré, collaboratrice à Univ-Mag
De mon point de vue, pour lutter contre le terrorisme, il y a plusieurs aspects à explorer. D’abord le gouvernement doit réaffirmer son engagement à lutter contre le terrorisme. De plus, il faut songer à réglementer la circulation des armes. Il faut également renforcer le contrôle dans les péages et les frontières. Il y a certes des fouilles mais une certaine catégorie d’engins sont ignorés. Je veux parler par là des motocyclistes et les véhicules personnels. Ce n’est pas parce qu’une personne est à moto qu’on ne doit pas la fouiller. Elle peut être à moto et mettre des armes dans un sac de voyage et traverser le péage. Il serait judicieux de revoir la construction des postes de police. À cet effet, je propose de bâtir des mûrs qu’une balle ne peut transpercer.
Gérard Tenkodogo, gérant de parking
Je pense que les gens devraient arrêter de se plaindre, d’injurier, de critiquer le pouvoir. Nous devons plus nous unir. Il faut que les autorités soient attentives quant à l’entrée des étrangers dans le pays. Si vous remarquez, ils ont fini avec le Mali et maintenant, ils sont plus présents au Burkina Faso. Si les terroristes arrivent à utiliser les jeunes, c’est parce que les jeunes sont en manque d’argent et sont près à tout pour se bourrer les poches. C’est à nous de nous asseoir pour discuter et laisser le président Roch Kaboré. C’est nous qui mourrons avant tout.
Par Alimatou SENI (Stagiaire)