Le chef de l’Etat burkinabè, Roch Kaboré s’est réjoui, ce jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou, du fait que «les actions énergiques engagées par le gouvernement, les acteurs sociaux communautaires et privés, avec l’appui des partenaires techniques et financiers (aient) produit des résultats encourageants en termes de stabilité du niveau d’infection par le VIH, de prise en charge des personnes infectées et affectées et de mitigation des effets de la maladie». C’était lors de la 17e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST) qu’il a présidé.
«Nous avons accomplis des progrès importants pour réduire l’écart entre le nombre des personnes vivant avec le VIH, inscrites dans nos files d’activités et le nombre des personnes estimées vivre avec» cette maladie, a affirmé le président du Faso Roch Kaboré, notant qu’il «parait important» que «des stratégies novatrices et innovantes» soient développées «pour augmenter la détection des cas de VIH par un accès plus large des populations cibles aux services de dépistage».
Au Burkina 84% des personnes en besoin de traitement bénéficient des ARVs. Pour le chef de l’Etat, président du CNLS-IST, selon ces données, des efforts doivent être faits dans le but «d’accélérer la mise sous traitement de ceux dont le statut sérologique est connu, et mettre en place le mécanisme pour mettre sous traitement ARVs toutes les nouvelles personnes dépistées positives» et «prendre des dispositions pour assurer un suivi biologique de qualité et le contrôle de la charge virale».
«Les données actuelles, bien qu’encourageantes, nous invitent à des initiatives plus volontaristes pour intensifier le dépistage des enfants nés de mères séropositives. Il en va de même pour ce qui est de leur enrôlement dans la chaîne de prise en charge thérapeutique», a indiqué M. Kaboré. La mobilisation des ressources qui demeure une question cruciale, de même que les changements observés dans les facettes de l’épidémie, appellent, selon Roch Kaboré, «à des choix stratégiques efficaces, en vue de réduire considérablement les risques de rebond».
Pour la lutte contre le VIH et les IST, les partenaires techniques et financiers ont pris l’engagement de «soutenir les efforts du gouvernement à travers des appuis techniques et les trois mécanismes de financement, à savoir (leurs) contributions au Fonds mondial, qui a représenté environ 37% du financement à la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina en 2017, les financements directs octroyés et les contributions au renforcement du système de santé».
«Nous encourageons le gouvernement à dégager des ressources pour la lutte contre le VIH/SIDA, lors des négociations avec les partenaires», a déclaré la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burkina, Alimata Jeanne Diarra Nama qui a pris la parole au nom des partenaires techniques et financiers.
Pour elle, «l’année 2019 est critique pour l’atteinte des objectifs», car «il y a encore un gap non négligeable», invitant le gouvernement à collaborer avec «la société civile». Cette couche sociale peut jouer un rôle, «non seulement (dans) l’atteinte des objectifs mais aussi la pérennisation des acquis», a-t-elle poursuivi.
«Nous suggérons que les expériences ponctuelles qui ont fait leur preuve, soient utilisées pour organiser une ou deux interventions stratégiques ciblées, d’envergure nationale, mais limitée dans le temps, au cours de 2019, pour combler sans délai le gap observé», a dit Mme Diarra, notant que «la reprogrammation des subventions du Fonds mondial ainsi qu’une mobilisation des ressources complémentaires pourrait subventionner une telle initiative».
Quant au secrétaire permanant du CNLS-IST, Didier Romuald Bakouan, la présente session ordinaire du CNLS-IST a «eu la particularité d’être axé sur le bilan de la revue à mi-parcours du cadre stratégique 2016-2020». Elle visait à «amener les membres du Conseil à voir ce qui est accompli dans les années 2016, 2017 et la mi-juin 2018, afin de «permettre (la) réactualisation (du) cadre stratégique».
«Vu la prévalence qui a baissé (0,8%), vu la tendance de l’évolution de nouvelles infections qui sont prédominantes dans les couples stables, vu l’émergence de certains groupes tels que les personnes vivant avec un handicap, les professionnels de soigne, les personnes privées de liberté, il était absolument important pour nous, qu’on nous autorise à les prendre en priorité, pour pouvoir développer des stratégies nouvelles, afin qu’à l’horizon 2020 on puisse inclure tout le monde».
Par Daouda ZONGO