Docteur Ahmed Apakena Dieme, consultant sur les questions de conflits politico religieux dans le Sahel depuis 15 ans, dans un écrit transmis à la rédaction de Wakat Séra, exprime son adhésion à la réflexion de l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Newton Barry sur la lutte contre les attaques armées dans le Sahel, notamment au Burkina Faso.
«Salut chère rédaction de Wakat Séra, je me présente: je m’appelle Dr. Ahmed Dieme.
Je suis consultant sur les questions de conflits politico religieux dans le Sahel depuis 15 ans.
Je visite et séjourne 2 fois par an au Burkina Faso, mais je vis en Allemagne. Je partage entièrement l´idée que, gagner la guerre contre les djihadistes dans le Sahel, n´est pas uniquement une affaire de moyens colossaux.
Je viens de lire dans vos colonnes l´entretien de Newton Barry. Je me réjouis de son analyse et surtout de son appel à la mobilisation, à la cohésion nationale, au sens du sacrifice pour le Burkina, pendant qu´en face le djihadiste, en haillon comme il dit si bien, se sacrifie pour Allah et le Paradis, ainsi que pour l´expansion de l´islam politique conquérant dans cette partie de l´Afrique de l´ouest à dominance musulmane où nos frères chrétiens ont un avenir sombre. Il faut le dire!!!
Car les djihadistes remplacent idéologiquement les noms Mali, Burkina, Niger, Nord Nigeria faits de diversité en une terre à majorité musulmane sous domination de leur Kalifa, sapant ainsi la laïcité régulatrice de nos Nations.
Tel est l´objectif stratégique du djihadisme au Sahel, assez délirant certes et pauvre en moyens infrastructurels, mais on doit pointer du doigt la chose et la combattre dans la tête par un débat doctrinal intra islamique, mais aussi sur le terrain avec de plus en plus d´adaptation à la guerre asymétrique. L´une des meilleures façons de gagner le cœur des populations, c’est entre autres de trouver une formule articulant logique de milicialisation, d´autodéfense et présence opérationnelle permanente des FDS:
Ainsi les communautés s´approprieront la cause à défendre, qui est le Burkina, pas uniquement une cause communautaire.
A travers ses propos, le Burkina Faso comme Nation, peuple, pays, doit faire sens, doit être la raison du sacrifice suprême, d’où son appel à la célébration des militaires tombés comme héros plutôt que d´en faire des prétextes de complainte de pleurs arrosant des deuils nationaux qui s´enchainent dans le Sahel.
J´avais vraiment hâte de tels propos dans ce pays, surtout que des opposants cyniquement opportunistes dénoncent l´insécurité, au lieu de dénoncer ceux qui tuent et qu´on connait bien, afin de renforcer le front national anti djihadiste.
Au lieu de manifester leur soutien à l´armée, ils s´attaquent de façon inconséquente à Rock.
Cette image où les opinions du Sahel se mettent à dénoncer l´insécurité que les djihadistes eux-mêmes ont créé, est un motif de réjouissance de ces derniers, qui voient les Nations se déchirer au lieu de se souder.
Une certaine opinion en Afrique complotiste parfois nationaliste se trompant d´ennemis, entretient avec leur panafricanisme délirant et brouillon, la théorie du complot contre le partenaire stratégique du Burkina Faso en matière de défense.
Veuillez, si possible, transmettre cette mention de félicitation à son Excellence Newton Barry.
Je vous en serai reconnaissant. Bien à vous et bon courage.»
Docteur Ahmed Apakena Dieme