A la tête de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture au Mali, Mme Fatouma Djama SEID, Représentante de la FAO au Mali a reçu en Juillet dernier à Rome, Italie, le BR Sen Award en reconnaissance des avancées qu’elle a permis d’avoir en matière de lutte contre la faim.
Le BR Sen est une distinction instituée par la FAO en hommage au travail de son personnel sur le terrain et à l’ancien Directeur général (1956-1967) B.R. Sen, qui a transformé l’institut d’étude qu’était la FAO en une organisation de développement.
Un défi majeur relevé : arriver à préserver la sécurité alimentaire et la production agricole, en temps de crise
La FAO Mali, en sa qualité de membre à part entière du système des Nations Unies dans le Pays a répondu à l’appel lancé par l’ONU pour assister le Mali dans un contexte difficile, où il était déterminant de trouver rapidement des moyens adéquats pour relever les défis. En effet, la succession de crises politico-sécuritaires et alimentaires qui se sont succédées depuis 2012 ont entrainé une crise multidimensionnelle, marquée par une crise alimentaire et nutritionnelle des plus sévères que le pays a connu durant les 20 dernières années suite à la mauvaise campagne agricole de 2011-2012. S’y ajoutaient aussi, le coup d’état militaire intervenu en 2012, l’occupation de plus de 60 % du pays (régions du nord) et la rupture de l’aide au développement par les bailleurs de Fonds. Tout ceci a non seulement bouleversé la situation politique, mais a aussi durement touché l’économie malienne et plus particulièrement les moyens d’existence des populations vulnérables au nord du Pays.
Le bureau de la FAO a sans hésité participé à tous les efforts conjoints mis en œuvre par le Système des Nations Unies au Mali et dans le même temps, a déployé des initiatives propres en lien avec son mandat et sa mission qui est d’aider au développement agricole et d’asseoir une sécurité alimentaire et nutritionnelle pour les populations vulnérables : il a fallu faire preuve d’ingéniosité et de courage pour continuer à faire parvenir les intrants agricoles nécessaires afin de permettre aux producteurs et productrices de continuer leurs activités, car « même si l’insécurité et le danger sont permanents, des vies humaines doivent aussi être sauvées ».
Accompagner les pays et travailler de façon conjointe et concertée pour relever les défis
La FAO, aussi bien au Mali que partout dans le monde, travaille en étroite collaboration avec les Gouvernements, les partenaires d’exécution au niveau national et local. Cette approche conjointe et concertée est nécessaire, pour arriver à toucher les personnes vulnérables exposées à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Il est indispensable de créer des alliances politiques au niveau national, mais il est tout autant important et même nécessaire de nouer des partenariats avec l’ensemble de les parties prenantes concernées tant au niveau national, qu’au niveau local, car cette lutte contre la faim ne peut être gagnée sans l’engagement et la résilience des organisations de base et des communautés qui sont déterminées à préserver leur famille et leur dignité.
Des efforts soutenus et des résultats encourageants depuis 2015
Déjà en 2015, le Mali a recevait du Directeur Général, le Prix de la FAO aux Pays qui est une reconnaissance envers les pays qui remplissent leurs engagements visant à éradiquer la faim dans le monde. Cet engagement non des moindres, a été relevé par le Mali en 2015 ; preuve que les efforts nationaux portent fruit. En effet, les estimations du SOFI 2015 (état de l’insécurité alimentaire dans le monde), montrent que le Mali a atteint la cible relative à la réduction de la faim fixée par l’Objectif 1 du Millénaire pour le Développement, qui est l’objectif le plus ambitieux du Sommet Mondial de l’alimentation : le nombre de personnes sous-alimentées a diminué, passant de 1,4 million en 1990-92 à 0,7 million de personnes en 2014-2016. Pendant la même période, la prévalence de la sous-alimentation est passée de 16,7 % à 4,1%.
Plus récemment, Le pays a également connu une succession de bonnes campagnes agricoles portant l’excédent céréalier à près de 3 millions de Tonnes…De bonnes raisons d’être optimistes et de continuer les efforts jusqu’ici déployés.
Cela montre que l’objectif Faim Zéro peut être atteint si la volonté politique est forte. Ici au Mali, le gouvernement a placé en priorité nationale, le programme faim zéro. En ce sens, 15% du budget national est destiné au secteur agricole. La FAO travaille actuellement avec le gouvernement Malien pour évaluer l’impact de cette politique et se penchera sur l’amélioration de ses performances.
Des défis importants restent à relever, outre celui de restaurer la sécurité alimentaire pour tous malgré l’insécurité dans les régions du Nord et Centre du pays. Il faut faire face à la crise alimentaire liée au changement climatique et qui nécessite aussi une approche concertée avec le Gouvernement et les acteurs locaux pour continuer la lutte contre la faim.
Je voudrais terminer en renouvelant l’engagement de la FAO au Gouvernement du Mali et en lui adressant mes sincères remerciements pour l’excellente collaboration qu’il entretient avec notre institution. Je rends particulièrement hommage au peuple malien pour le courage et la résilience dont il a su faire preuve face aux difficultés.
FAO MALI