La présidente du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), Thérèse Traoré/Sanou a affirmé ce mardi 16 janvier face à la presse qui a voulu savoir sur ce que devenait le rapport du CSM qui impliquait 27 magistrats face à des manquements à l’éthique et de déontologie, qu’elle «ne peut pas rentrer dans les détails de ce dossier» pour le moment car il n’a pas été discuté avec le Président du Faso.
Depuis la publication du rapport d’enquête du CSM dans lequel des magistrats et autres acteurs de la justice sont accusés, certains attendent de voir le dénouement de cette affaire qui vient renforcer la conviction des Burkinabè que la justice souffre de certaines pratiques qui entachent sa crédibilité et sa bonne marche.
«Je ne peux pas rentrer dans les détails de ce dossier. On n’en n’a pas encore discuté. On a prévu tout simplement qu’il y aura des conseils de disciplines», a réagi Mme Traoré au sortir d’une rencontre du CSM avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, sur le renforcement des relations de travail entre les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif.
Début juillet 2017, un rapport d’une Commission d’enquête du CSM rendu public, blâmait 233 personnes dont des magistrats, greffiers, avocats, acteurs de la police judiciaire, journalistes, acteurs de la société civile et autres justiciables, d’être trempés des pratiques répréhensibles.
La commission qui a conclu dans son rapport «l’existence de manquement à l’éthique et à la déontologie» 29 dossiers, impliquent au total «37 magistrats principalement, et incidemment 3 avocats, 5 greffiers, 4 Officiers de police judiciaire (OPJ) et Agents de police judiciaire (APJ) de la gendarmerie nationale».
Clairement, la commission a abouti au fait que les manquements à l’éthique et à la déontologie se manifestent de plusieurs manières. Elle note par exemple: «le monnayage de la programmation des dossiers; le monnayage de la liberté provisoire notamment à l’instruction et au niveau des chambres correctionnelles des cours d’appel; le monnayage du recouvrement de sommes d’argent dans les cabinets d’instruction et dans les sous-unités de police judiciaire au profit des victimes avant toute décision et les décisions de mesures de garde à vue pour contenter la victime et recevoir de sa part des présents».
Par Mathias BAZIE