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Mali: des chefs rebelles et terroristes dans le collimateur de la justice nationale

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Une juridiction malienne en session ordinaire

Des chefs rebelles et terroristes sont dans le collimateur de la Justice du Mali. Ils sont poursuivis pour avoir «semer la terreur (et) porter atteinte à l’unité nationale», selon un communiqué de la Cour d’appel de Bamako et  diffusé le mardi 28 novembre 2023.  

Une procédure judiciaire a été lancée au Mali contre des chefs du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ou JNIM (Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin) et des rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP), a fait savoir la Cour d’appel de Bamako dans un communiqué rendu public le mardi 28 novembre 2023.

Sont sous le collimateur de la Cour malienne, le chef du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), Alghabass Ag Intalla, le chef du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Bilal Ag Acherif et cinq autres responsables de groupes armés du Nord, par ailleurs signataires de l’accord de paix de 2015.

Également visés par ladite procédure, trois chefs terroristes du Jnim (une organisation affiliée à al-Qaeda) dont Iyad Ag Ghaly (le numéro un du groupe et fondateur d’Ansar Dine) ainsi que Amadou Kouffa de la Katiba Macina.  

Toutes ces personnes se sont rassemblées sous la bannière des rebelles du CSP et de ce fait sont accusées, en effet, par le procureur général de la juridiction du second degré de Bamako d’avoir formé une «association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et à ternir l’image des Forces armées maliennes», a relaté le communiqué.

Le procureur, selon le communiqué, fonde ses accusations sur la base des sources «de renseignements» qui lui  ont été transmises.

Pour l’occasion, une enquête a été ouverte et confiée au pôle spécialisé antiterroriste, un organe de justice qui s’est déjà vu charger de l’Affaire du charnier de Kidal (une découverte faite, le 16 novembre dernier, dans le nord du pays) et attribuée aux rebelles.

Pour l’instant, la procédure judiciaire commune lancée contre les chefs du CSP formalise la ligne adoptée depuis plusieurs mois par les autorités maliennes de transition. Car avant même la reconquête de la région de Kidal, le pouvoir de Bamako avait commencé à qualifier et les rebelles et leurs acolytes de «terroristes».

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)