42 morts et 22 blessés! C’est le dernier bilan officiel et toujours provisoire qui a couronné le passage à Tessit des funestes individus qui viennent une fois de plus d’endeuiller les Forces armées maliennes (FAMa). La comptabilité macabre est la plus lourde depuis 2019. Les assaillants seraient «vraisemblablement» des combattants de l’Etat islamique du Grand Sahara (EIGS). Ils n’en sont pas encore certains, les increvables communicants de la junte militaire au pouvoir. Pourtant, ils sont généralement «très bien informés de tout» au point où leurs détracteurs les qualifient de «propagandistes de haut vol». De toute façon, s’éterniser sur l’origine de ces terroristes, ce serait comme pérorer sur le sexe des anges, alors que les Maliens, militaires et civils, tombent comme des mouches sous les balles et engins improvisés assassins des hommes armés qui défient au quotidien des autorités de la transition dont la seule et véritable préoccupation est leur maintien au pouvoir. Du reste, les forces du mal voudraient faire un gros pied de nez au colonel putschiste qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.
Car, pendant que Assimi Goïta exhibe des hélicoptères et avions acquis auprès de son fournisseur russe attitré, les terroristes eux écument le Mali, qu’ils ont plus que jamais dans leur viseur, eux qui ont rendu publique une vidéo dans laquelle ils ont remis au goût du jour, la fatwa contre ce peuple qui, pourtant, ne cherche que la paix et la tranquillité. Malheureusement, les militaires putschistes qui ont déclaré la guerre au monde entier, y compris leurs propres compatriotes qu’ils étouffent par tous les moyens, sont passés par là!
Et puisqu’ils n’ont pas opéré deux coups de force en moins d’une année pour quitter aussi facilement les affaires, les putschistes s’accrochent comme des sangsues au pouvoir, au prix de la vie et de la liberté de leurs concitoyens! En attendant, le colonel Assimi Goïta, sous menace terroriste aiguë, alors qu’il a fait le vide autour du Mali, n’a d’autre choix que celui de signer des décrets comme celui de ce mercredi qui annonce «un deuil national de trois jours à compter de ce jeudi 11 août 2022 à zéro heure (…) en hommage aux victimes civiles et militaires de l’attaque terroriste perpétrée à Tessit, le dimanche 7 août 2022».
Mais si cela peut le réjouir, le putschiste de Bamako doit savoir qu’il n’est pas le seul colonel qui vit sous la menace du retour de la manivelle. Son voisin, colonel aussi, putschiste également, est dans l’œil du cyclone car la communauté internationale, les mouvements de la société civile et des organisations qui ont fait de leur raison d’exister, la défense et la protection des droits de l’homme, sont en veille constante sur le cas guinéen qui les préoccupe énormément.
Tous ont sonné le tocsin contre Mamady Doumbouya qui a opté de museler un peuple qui l’avait accueilli comme libérateur, bien qu’il ait pris le pouvoir par les armes. Le tombeur de Alpha Condé qui, lui, avait succombé au charme du 3e mandat, n’a rien trouvé de mieux que la gouvernance par la terreur. Ayant horreur des voix dissidentes qui compromettent son dessein «machiavélique», mot préféré de son frère d’arme le capitaine Moussa Dadis Camara, «chef» Doumbouya s’est lancé à outrance dans la persécution des leaders politiques et ceux de la société civile qui entendent sauver la barque de la transition à la dérive.
Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continue d’ailleurs de faire les frais de la rage destructrice du colonel au pouvoir en Guinée, qui a prononcé la dissolution de cette structure qui porte les aspirations d’un peuple martyr. En tout cas, le FNDC qui a montré sa grande capacité de mobilisation dans l’épisode douloureux du 3e mandat obtenu dans le sang par Alpha Condé, n’est pas prêt à baisser les bras.
Le Front maintient ainsi ces manifestations de protestation futures, bravant ainsi, les mesures iniques de la junte militaire. Sans augurer de l’issue de ce bras-de-fer qui ne fera que plonger davantage la Guinée dans l’incertitude, il urge que la communauté internationale, notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), pèse de tout son poids dans la balance, pour donner des chances réelles de paix à la Guinée.
Pour l’instant, c’est toute la Guinée et tout le Mali qui retiennent leur souffle!
Par Wakat Séra