Le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Iyad Ag Ghaly, a rencontré le lundi 30 janvier 2023, des représentants des groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015, selon une information de RFI qui note que les entretiens se sont déroulés en fin de semaine dernière, près de Kidal. Le leader Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (Jnim), visait à travers ces rencontres une coalition des forces avec les signataires de la paix au Mali pour bouter l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
Le leader du Jnim, Iyad Ag Ghaly, s’est entretenu entre mercredi et jeudi 26 janvier, à Djounhane, à une quarantaine de kilomètres de Kidal, avec d’autres chefs des groupes armés. Selon RFI qui rapporte l’information, Iyad Ag Ghaly, a rencontré Alghabass Ag Intallah, patron du HCUA membre de la CMA (ex-rebelles indépendantistes) et du CSP (qui rassemble les groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015 conclu avec l’État malien, toutes tendances confondues).
La seconde rencontre a eu lieu avec le Général El Hadj Ag Gamou, chef militaire du Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés) avant la troisième tenue Mohamed Ag Intallah.
Selon le média, cette rencontre de Iyad Ag Ghaly visait à d’abord demander aux groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 de concentrer leurs efforts contre le groupe jihadiste rival, la branche sahélienne du groupe État islamique, à l’offensive depuis bientôt un an dans le Nord-Est du Mali, principalement dans la région de Ménaka. Le chef du Jnim aurait obtenu satisfaction car ses interlocuteurs lui auraient assuré que Jnim n’était pas leur cible prioritaire pour le moment.
Les différentes sources jointes par RFI assurent qu’il ne s’agit donc, en aucun cas, d’une alliance avec les jihadistes du Jnim mais d’une sorte de pacte de non-agression temporaire contre l’ennemi commun du moment, à savoir l’EIGS. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas puisque ces derniers mois, si les groupes armés signataires n’ont jamais combattu aux côtés du Jnim, ils n’ont plus combattu que l’EIGS.
Le groupe État islamique est responsable de massacres massifs de civils. On déplore plus de 900 morts en quelques mois, selon le décompte des communautés locales à mettre à leur compte.
Les groupes signataires de l’accord de paix au Mali considèrent donc le groupe État islamique comme la menace actuellement la plus forte pour les populations du Nord du Mali. Une réunion est d’ailleurs prévue le 10 février prochain à Kidal, pour déterminer une stratégie commune de défense et préciser les contours d’une collaboration militaire des différents groupes armés signataires.
Par Wakat Séra