L’affaire de l’aéronef avait contribué à crisper les relations déjà tendues entre le Mali, la France et alliés. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a effectué, entre août et septembre 2021, plusieurs déplacements aux États-Unis pour tenter de comprendre les raisons du blocage de cet appareil volant. Mais Bamako, depuis le mardi 31 mai 2022, a enfin accueilli le CASA C-295, selon un communiqué de l’Armée malienne.
«L’avion de transport militaire FAMa, longtemps bloqué à l’usine en Espagne, vient enfin d’atterrir à l’aéroport international de Bamako-Sénou, le mardi 31 mai 2022 aux environs de 19h45mn», a fait savoir un communiqué de l’Armée qui promet plus de détails dans les jours à venir.
Le CASA C-295 a été acheté par l’État du Mali sur fonds propres chez le constructeur européen Airbus et stationné en Espagne car n’ayant pas reçu de transpondeur, un appareil de guidage dont la licence est américaine. Depuis, Washington a motivé son refus de délivrer l’objet de complément par un soupçon d’utilisation «d’enfants soldats» au sein des groupes armés pro-gouvernementaux et a exigé que le GATIA, groupe armé indexé, signe l’acte d’engagement de ne pas recourir aux enfants soldats.
Dans une interview sur la question, le ministre Abdoulaye Diop a déclaré que «l’État malien n’est pas responsable des activités des groupes armés».
En attendant sa réception officielle, l’atterrissage de cet aéronef destiné à des fins civiles sur le tarmac de Bamako-sénou est perçue par bon nombre de personnes comme une victoire de la junte de Koulouba car, le ministre Diop a souligné à maintes reprises, que derrière le blocage de cet appareil, il y avait une volonté étrangère d’empêcher les forces armées maliennes de s’équiper de façon adéquate.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)