Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a une nouvelle fois chargé la France et l’a accusée, lundi 7 février 2022, d’avoir œuvré à la division de son pays à travers son engagement militaire. C’était au cours d’une rencontre avec des diplomates en poste à Bamako.
L’heure n’est pas à la désescalade entre Paris et Bamako. Dans une nouvelle intervention «virulente» devant des diplomates en poste à Bamako, le Premier ministre malien de Transition, Choguel Kokalla Maïga, s’en est, une nouvelle fois, pris à la France, l’accusant notamment de vouloir «diviser» le Mali à travers son engagement militaire. «Après un temps d’allégresse en 2013 quand les soldats français ont libéré le nord du Mali tombé sous la coupe de groupes jihadistes, l’intervention s’est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali, qui a consisté dans la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014», a fait savoir le Premier ministre Maïga.
Se prononçant sur la présence militaire française au Mali mais sans clairement demander leur retrait, le Premier ministre qui n’a pas sa langue dans sa poche, a rappelé le souvenir de l’intervention américaine aux côtés de la France pendant la seconde guerre mondiale. «Les Américains n’ont-ils pas libéré la France? (…) Quand les Français ont jugé que la présence américaine en France n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français?», se demande le chef du Gouvernement de Transition au Mali.
Sous sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le chef de l’Exécutif malien a accusé la France «d’instrumentaliser» l’organisation ouest africaine contre son pays. «L’objectif est de nous présenter comme un paria, avec l’objectif inavoué et inavouable à court terme d’asphyxier l’économie afin d’aboutir pour le compte de qui l’on sait et par procuration à la déstabilisation et au renversement des institutions de la transition», a déclaré M. Maïga.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)