Ha-Yo est libre, après un peu plus d’un an de captivité. De son vrai nom Hans Joachim Lohre, 65 ans, le prêtre de nationalité allemande, kidnappé le 20 novembre 2022, était dans les serres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). L’homme de dieu a été enlevé à Bamako, soit en pleine capitale malienne, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à une célébration dominicale. Les voies du Seigneur étant insondables, c’est encore un dimanche, selon l’info RFI, que celui qui donnait des cours à l’Institut de formation islamo-chrétienne de Bamako, une structure qui a opté de faire du dialogue inter-religieux, son pilier, a tété libéré.
Les prêches de Père Ha-Yo sur la nécessaire vie en symbiose entre foi religieuses, singulièrement entre les personnes de confession religieuse chrétienne et celles de confession religieuse musulmane ont-ils touché les cœurs de ses ravisseurs? Le prêtre allemand a-t-il réussi à prodiguer des enseignements à ses kidnappeurs au point d’en faire des élèves assidus du dialogue islamo-chrétien? A-t-il été libéré grâce à un miracle, en ce jour de fête de Christ-Roi chez les chrétiens? Qu’est-ce qui a été mené comme négociation et qui en sont les auteurs? Ou alors, les ravisseurs ont-ils perçu une rançon, et si oui, de la part de qui? Autant d’interrogations qui, pour l’instant demeurent sans réponse.
En tout cas, rien que le lundi 20 novembre passé, les homologues prêtres de Hans Joachim Lohre et les fidèles catholiques du Burkina, ont, à travers une grande messe à la paroisse Saint Jean XXIII de Ouagadougou, fait monter leurs prières vers Dieu pour la libération de leur confrère et celle de tous les hommes et femmes détenus encore par des ravisseurs. Et c’est dans la foulée que Ha-Yo peut de nouveau respirer l’air de la liberté et se consacrer à son ministère sacerdotal. Comme quoi, la foi peut déplacer les montagnes, comme le dit le proverbe. Il suffit de croire!
Malheureusement, pendant que le père Ha-Yo sort des griffes de ses geôliers, la famille de la presse déplore la mort du journaliste de Radio Natta, Abdoul Aziz Djibrilla et les enlèvements de deux autres confrères de Radio Coton, Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné. C’était le 7 novembre dernier dans une attaque de leur véhicule, entre Gao et Ansongo, dans le nord du Mali.
Ces différents actes posés par les individus sans foi ni loi, sont la preuve que, en plus d’autres attaques menées contre des civils ou des éléments des Forces armées maliennes (FAMa), le terrorisme reste une réalité dans un Mali que les chefs militaires de Bamako assurent pourtant libéré des djihadistes. Il faut juste espérer que dans la reconquête du territoire qui bat son plein, les «reconquistadors» maliens pensent à la protection des populations civiles sans défense et à la libération des otages encore aux mains de leurs ravisseurs! C’est ça aussi la souveraineté!
Par Wakat Séra