Le désamour est sans fin entre la junte militaire au pouvoir au Mali et la France qui est vouée aux gémonies par une partie de la population, manipulée ou intoxiquée comme ailleurs en Afrique, par de fausses informations qui contribuent à alimenter la guerre russo-occident déportée en terre malienne. La suspension, ce jeudi, des signaux de RFI et France 24 par les putschistes puissance 2, nouveaux maîtres de Bamako, ne vient que confirmer un divorce prévu de longue date dans ce couple qui tanguait depuis les infidélités d’un des amoureux.
Ce dernier qui fait maintenant des yeux doux à un amant venu du froid avec des propositions affriolantes dont seuls sont experts les briseurs de foyers, prêts à tous les coups bas pour assouvir leur dessein funeste. Plus qu’un coup de canif dans une vie de couple qui, certes, battait de l’aile il y a de cela quelques années, parce que le M, mari ou Mali, qui comptait sur la F, femme ou France, pour protéger le foyer contre ses prédateurs, les djihadistes, est loin de se trouver dans les conditions les meilleures pour vivre le parfait amour.
Pire la relation se dégrade de jour en jour. Ce qui a poussé le Mali à renvoyer chez lui l’ambassadeur de la France et mis dehors les bagages des forces française Barkhane et européenne Takuba, pour faire entrer ceux de la société de sécurité russe Wagner, dont les éléments sont considérés comme des mercenaires par les Occidentaux, voici que le Mali en remet une couche supplémentaire, en faisant taire sur les rives du Djoliba, RFI et France 24, les deux mamelles de mère France Média Monde (FMM) les plus nourrissantes des populations en matière d’information. Celle-ci déplore la décision, qu’elle condamne avec la dernière énergie. La France, elle, s’élève contre ces coups portés par les autorités maliennes contre RFI et France 24, mais aussi des restrictions assénées à des médias maliens.
Evidemment, ce n’est plus une affaire entre que le Mali et la France, mais une atteinte à la liberté d’informer et de s’informer des Maliens et du reste du monde. Est-ce la trouvaille pour la junte militaire au pouvoir au Mali, de jouer, dans un presque huis-clos, cette propagande anti française et pro Wagner, sans risque de de se voir porter la contradiction? En tout cas, la levée de boucliers ne s’est pas faite attendre pas des moindres. Après FMM et Elysée, Reporters sans frontières dénonce une décision «très grave» et «infondée».
L’Union européenne n’y va pas non plus du dos de la cuillère: «c’est inacceptable», affirme l’UE, pour qui «la junte continue et confirme sa fuite en avant». En tout cas, partout où la presse est muselée et réduite en partie, ou toute, au silence, c’est la culture de toutes les dérives, au détriment de populations contraintes à ne suivre l’actualité que selon le prisme de dirigeants aux desseins contraires aux aspirations des peuples.
Le Mali doit savoir raison garder et rectifier le tir pendant qu’il est encore temps. Les militaires qui font actuellement la pluie et le beau temps à Bamako, voudraient casser le thermomètre pensant ainsi arrêter la fièvre, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Si les maitres de Bamako pensent que les éléments apportés dans un reportage ou une enquête ne sont pas justes, ils ont bien la latitude du droit de réponse. Et sauf erreur ou oubli de notre part, les interview des autorités maliennes, tout comme les manifestations monstrueuses contre la France, ont toujours eu bonne place sur RFI et France 24.
Prédateurs de tous les pays, libérez la presse!
Par Wakat Séra