Des violents combats dans le Nord malien opposent, depuis le début du mois, deux courants terroristes rivaux dans le Sahel. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’une part, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’autre part, la branche locale du groupe Etat islamique dans le grand Sahel (EIGS). Ces combats ont déjà fait des morts dans les deux camps et aussi parmi les civils selon RFI.
Les affrontements entre le GSIM et l’État islamique au Sahel se concentrent dans la zone dite des «trois frontières», (Mali-Burkina-Niger) et plus précisément dans la région de Gao, autour de la commune de Tessit. Dans un premier temps, c’est le GSIM qui a pris le dessus, grâce à de nombreux renforts venus du centre du Mali et du Burkina Faso.
Mais depuis lundi 14 février 2022, les combattants de l’État Islamique basés, pour la plupart, au Niger et au Burkina, font un retour en force dans la zone de Tessit, qu’ils contrôlaient depuis plusieurs mois. Les combats ont déjà fait des morts dans les deux camps mais aussi parmi les civils et ne sont pas terminés.
Le GSIM et l’EIGS ont exécuté des civils accusés de collaborer avec le groupe rival, selon David Baché de RFI. Au moins huit personnes ont été tuées, sinon davantage, selon certaines sources.
Les protagonistes ont d’ailleurs posé des ultimatums aux habitants de la zone. Ces derniers sont sommés de partir dans les 24 ou dans les 72 heures sous peine d’être considérés comme des combattants ennemis. Dans certaines localités, habitations, écoles, centres de santé et châteaux d’eau ont été détruits. On rapporte aussi des pillages mais à l’heure aucun bilan fiable n’a pu être recoupé.
Par Lassané Sawadogo (stagiaire)