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Mali/Projet de révision constitutionnelle: Des rassemblements prévus samedi à Bamako, malgré l’interdiction du gouvernement

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Des Organisations de la société civile maliennes notamment la plate-forme « An tê a Bana », opposées à la révision constitutionnelle, annoncent un grand meeting à Bamako samedi pour exiger le « retrait du projet », malgré une interdiction du gouvernement qui évoque comme raison, le lancement de la force antiterroriste du G5 Sahel dimanche, auquel participeront plusieurs chefs d’Etat.

L’actualité politique au Mali est dominée par le référendum sur la révision de la Constitution, un projet fortement contesté par l’opposition politique et des leaders d’opinions. Initialement prévu pour le 9 juillet, le gouvernement lors de son hebdomadaire Conseil des ministres du mercredi 21 juin 2017, a reporté à une date ultérieure, le  référendum déjà cautionné par les sages de la Cour constitutionnelle.

Parmi les Organisations de la société civile défavorables au projet de révision de la Constitution malienne, porté par le régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), la plateforme « An tê a Bana », a décidé de maintenir son meeting prévu samedi à 09H00 (T.U.) à la Place du cinquantenaire à l’ACI 2000, quartier huppé situé au Sud de Bamako.

Dans un communiqué signé du gouverneur du district de Bamako, Aminata Kane, sur le rassemblement des frondeurs du projet de révision constitutionnelle, l’autorité indique qu’« en raison de l’état d’urgence en vigueur et de l’arrivée à la même date de plusieurs chefs d’Etat nécessitant un grand déploiement des forces de l’ordre, il serait difficile d’encadrer (le) meeting ». «Je suis donc au regret d’émettre un avis défavorable pour la journée de samedi », a conclu Mme Kane.

La plateforme qui n’attend pas se laisser faire, a, en retour adressé une correspondance au ministre de l’Administration territoriale Tiéman Hubert Coulibaly pour « inviter le gouvernement  à respecter le droit de manifestation pacifique qui est un droit démocratique inscrit dans la Constitution de 1992 » et demandé que le pouvoir prenne des « mesures appropriées pour la préservation de l’ordre public et de la stabilité » au cours de sa manifestation qui durera trois ou quatre heures.

Par contre, le camp du soutien au projet de révision de la Constitution voté par l’Assemblée nationale le 3 juin 2017, qui avait également annoncé des rassemblements, a décidé de respecter la mesure du gouverneur du district de Bamako.

Le report de la date du référendum est intervenu cinq jours après une grande mobilisation des partis de l’opposition politique et des Organisations de la société civile contre le projet qu’ils jugent « anticonstitutionnel » et demandent son « purement et simplement son retrait », alors que le camp de la majorité estime que le nouveau texte fondamental « garantira l’indépendance du pouvoir judiciaire » avec la création d’un « sénat » qui suppléera l’Assemblée nationale en vue de renforcer la démocratie malienne.

A noter que le président français Emmanuel Macron est attendu pour la rencontre du dimanche.

Mathias BAZIE