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Manifestation à Hong Kong: « Les puissances occidentales (…) ne cessent d’apporter leur soutien aux émeutiers »

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Le chargé d’affaires à l’ambassade de la République populaire de Chine au Burkina, Xu Fei a soutenu face à la presse ce vendredi 18 octobre 2019, à Ouagadougou, que «depuis le début des manifestations violentes, les puissances occidentales, (notamment) les Etats-Unis d’Amérique (USA) ne cessent d’apporter leur soutien aux émeutiers».

En donnant sa lecture sur les manifestations qui ont cours depuis maintenant trois mois à Hong Kong, le chargé d’affaires à l’ambassade de Chine, Xu Fei, a averti que la Chine, son pays, comme tous les pays qui ont gagné leur indépendance de la colonisation et de l’envahissement, «ne cèdera jamais aux menaces extérieures sur les questions qui concernent (sa) souveraineté».

M. Fei a rassuré que dans la «réalité, Hong Kong est en train de devenir de plus en plus calme car le nombre de manifestants diminue beaucoup».

Situation et origine de la crise à Hong Kong

Depuis plus de trois mois, des manifestants vêtus de noir et armés de lances bricolées, de cocktails Molotov, de briques et de bâtons ont endommagé des installations publiques, agressé des passants et perturbé l’ordre public, menaçant la sécurité des habitants de Hong Kong et paralysant l’économie locale, a reconnu Xu Fei qui est revenu sur l’origine de la crise. En 2018, un jeune hongkongais a assassiné sa copine pendant leur tourisme à Taïwan et s’est réfugié à Hong Kong. Il ne peut pas être jugé à Hong Kong pour un meurtre commis en Taïwan et par manque d’accord de coopération judiciaire, il ne pouvait pas non plus être extradé, a relaté le chargé d’affaire de la République populaire de la Chine, ajoutant que la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a introduit un projet de loi au conseil législatif pour que l’extradition puisse couvrir plus de pays et de régions, y compris l’île de Taiwan et le Mainland de la Chine. La cheffe de l’exécutif a bien discuté avec les représentants des différents niveaux pendant longtemps, a précisé notre interlocuteur.

M. Xu Fei, chargé d’affaires à l’ambassade de la République populaire de la Chine (RPC) au Burkina (Photo Wakat Séra)

Mais, des «pro démocrates», se sont opposés à cette loi. Ils y voient en elle un motif de renforcement de la gouvernance du parti communiste chinoise à Hong Kong qui doit permettre l’extradition des opposants politiques au Mainland. Les têtes de proues des manifestants ayant commencé leurs protestations, la cheffe de l’exécutif Carrie Lam, face à la montée des violences, a retiré son projet de loi et commencé le dialogue avec les différents partis de la société, a poursuivi M. Fei. De juin à août 2019, le bilan des émeutes s’établit comme suit : «177 policiers blessés et plusieurs civils agressés et blessés, d’importants dégâts matériels, laissant une économie de Hong Kong en chute libre», a-t-il déploré.

La Chine «confiante» sur la fin de la crise à Hong Kong

On peut remarquer deux tendances bien claires depuis ces dernières semaines, selon les conférenciers du jour. Il y a que «le nombre de manifestations et des manifestants a clairement diminué. Le retour de la paix et de la stabilité pour la région devient un vœu de plus en plus fort de toute la population hongkongaise», a affirmé M. Fei, faisant remarquer que « les manifestants qui demeurent dans la rue deviennent de plus en plus violents. Ils utilisent des moyens dangereux y compris les barres de fer, les cocktails molotov, même les explosifs télécommandés ». « Ils détruisent les installations publiques et les édifices privés, attaquent brutalement les touristes et les passants, même les agents de police », a-t-il relaté.

Une main étrangère bien visible…

Manifestant portant un masque (Photo RPC)

Selon des éléments d’informations dont disposerait la Chine, «il y a une main étrangère bien visible» parce que «depuis le début des manifestations violentes, les puissances occidentales ne cessent d’apporter leur soutien aux émeutiers ». « Des diplomates américains ont été aperçus en public avec des leaders de la contestation. Le drapeau Chinois a été profané par les manifestants qui brandissaient le drapeau américain », a indiqué Xu Fei. «Le 26 septembre 2019, des comités de la Chambre des représentants et du Sénat des Etats-Unis ont approuvé la Loi 2019 sur les droits de l’homme et la démocratie de Hong Kong. Le Département d’Etat (américain) doit reporter chaque année au congrès si Hong Kong est suffisamment autonome de la Chine pour justifier un traitement unique. Le rapport doit spécifier si la Chine a corrompu la liberté civile et les lois de Hong Kong. Le Département d’Etat doit permettre aux résidents qualifiés de Hong Kong d’obtenir le visa, même si les postulants ont été arrêtés pour avoir participé à une protestation non violente supportant les droits de l’homme ou la règle de la loi», a énuméré M. Fei selon qui, ces mesures des USA visent à «utiliser Hong Kong comme pion pour contenir la Chine».

Cependant, dit-il, la position de la Chine est que cette «loi n’est rien d’autre qu’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine et révèle de nouveau la mauvaise intention des Etats-Unis d’avoir une mainmise sur Hong Kong contre la Chine». Les motifs de certains hommes politiques américains sont de «maintenir l’hégémonie des Etats-Unis et de privilégier leurs propres intérêts politiques et économiques. Cela n’a rien à voir avec les droits de l’homme ou la démocratie», a-t-il dénoncé, insistant que «c’est une manière de masquer leur projet de contenir la Chine en introduisant le chaos, à Hong Kong cette fois-ci».

La loi anti masque, une solution au problème

Le gouvernement de la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a invoqué une procédure d’urgence (Ordonnance sur les règlements d’urgence) afin de faciliter l’adoption d’une loi sur l’interdiction de dissimuler son visage afin de «créer un effet dissuasif auprès des manifestants et émeutiers masqués et violents». Face aux dénonciations de certaines puissances qui jugent cette loi «anti-démocratique», le conférencier a signifié que d’autres pays tels les Royaumes Unis, la Russie, le Canada, les Etats Unis d’Amérique et la France l’ont adoptée. «Avril 2019 en France, le gouvernement a introduit une loi anti-émeute qui interdit la couverture de visages lors d’une manifestation perturbant l’ordre public. Aux Etats-Unis, au moins 15 Etats interdisent aux manifestants de porter des masques. Dans l’Etat de New York, la loi interdit le port de masques ou toute forme de déguisement pendant les manifestations», a-t-il soutenu.

La Chine, «ne cèdera jamais aux menaces extérieures sur les questions qui concernent la souveraineté de notre pays. Hong Kong n’est pas un pion des Etats-Unis, et ses habitants ne le sont pas davantage. Ces derniers méritent la paix, la stabilité et la prospérité, comme les autres peuples du monde», a mis en garde le diplomate chinois qui a martelé que la Chine «défendra avec la dernière énergie le principe un pays, deux systèmes» dont jouit Hong Kong. «C’est en s’adossant à la mère patrie que Hong Kong pourra prospérer», a-t-il persisté.

Influence héritage coloniale

Des policiers sont souvent attaqués (Photo RPC)

Selon M. Fei, la situation de crise que traverse Hong Kong est aussi due à l’influence de l’héritage coloniale. Pour lui, les anciens colonisateurs «n’ont jamais cessé d’intervenir dans les affaires internes de Hong Kong, en propageant les rumeurs déshonorant l’image de la patrie, provoquant des doutes des citoyens hongkongais sur le gouvernement centrale et fomentant des puissances séparatistes à Hong Kong». Il a rappelé que Hong Kong est un territoire chinois, autrefois sous domination coloniale britannique depuis 1842 et rétrocédée à la Chine en 1997. Le nom officiel de Hong Kong est «Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine», a-t-il poursuivi. Depuis la rétrocession, la loi fondamentale chinoise a précisé ses politiques de base vers Hong Kong dans cadre «d’un pays deux systèmes» qui garde son système capitaliste, c’est-à-dire son «indépendance administrative, juridique, législative».

Acquis de Hong Kong après sa rétrocession à la République populaire de la Chine

Comme acquis, selon des informations, Hong Kong a un produit intérieur brut en 2017 de «341,4 milliards USD soit plus de 201717 milliards de FCFA». Hong Kong est le troisième plus grand centre financier mondial avec un port considéré en 2017 comme le troisième mondial en termes de containers et sixième mondial en termes de fret. Le revenu par habitant est en 2017 de «61 000 dollars, soit le 18e le plus élevé au niveau mondial». Le pays est devenu un centre de foires et de congrès où s’entrecroisent des délégations commerciales du monde entier. En plus de cela, Hong Kong possède l’un des aéroports les plus importants au monde.

En proie à de violentes manifestations depuis au moins trois mois, Hong Kong est administré par un gouvernement dirigé par un chef de l’exécutif. Le pays possède un conseil législatif qui sert de parlement, des tribunaux de différents niveaux qui jouissent du droit de jugement final. La sécurité interne est assurée par la police de Hong Kong qui est composée de «30 000 agents». Avec le principe «un pays, deux système», la République populaire de Chine est responsable des relations étrangères et la défense de la Région administrative spéciale de Hong Kong. Comme la plupart des responsables administratifs dans le monde, le chef de l’exécutif est élu par le peuple de Hong Kong et nommé par le gouvernement central de la Chine.

Par Bernard BOUGOUM