Depuis l’annonce de la candidature de Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre prochain, des manifestations violentes ont éclaté dans plusieurs localités du pays, faisant une dizaine de morts et près de 100 blessés. Comme dans un passé récent, certains signaux émis par les sanglants affrontements ont un caractère ethnique, selon des organisations de la société civile burkinabè, pour qui c’est « dès maintenant » que les organisations sous régionales et internationales doivent « intervenir afin de ramener la quiétude et la paix en prévenant un conflit beaucoup plus grave ». Dans une déclaration, ces organisations s’inquiètent de ce que les Burkinabè vivant dans ce pays voisin peuvent subir dans cette situation.
« La Côte d’Ivoire, pays voisin, depuis quelques semaines vit une crise politique majeure. Elle se manifeste par un débat très tendu, des positions antagoniques, une montée fulgurante des conflits communautaires dont ce pays a été le théâtre il y’a quelques années. Malheureusement, la cristallisation des contradictions sociales et politiques se déportent déjà sur le terrain de la violence dans la rue dans plusieurs localités. Il est à déplorer plusieurs morts, des nombreux blessés et des dégâts de biens matériels », ont affirmé, dans une déclaration, des organisations de la société civile burkinabè. Il s’agit Réseau des Organisations de la Société Civile pour la Démocratie (RESOCIDE) de Siaka Coulibaly, du Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP) de Ousmane So et de l’Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP) de Abraham Badolo.
Pour ces organisations, « cette nouvelle crise vient rappeler à l’opinion la fragilité du tissu social en Côte d’Ivoire et la nécessité pour les organisations sous-régionales, régionales et internationales d’intervenir dès maintenant afin de ramener la quiétude et la paix en prévenant un conflit beaucoup plus grave ».
« Les signaux actuels émis par les sanglants affrontements dont certains sont à caractères ethniques dans ce pays frère nous rappelle un houleux passé récent qui a occasionné tristesse et désolation », disent-elles, soutenant qu’il est « urgent pour la société civile de mener le plaidoyer nécessaire afin d’éviter les amalgames et leurs corollaires de violences contre les Burkinabè et toutes les communautés étrangères en Côte d’Ivoire ».
Dans leur déclaration, elles attirent l’attention du président du Faso, Rock Marc Christian Kaboré, et du gouvernement Dabiré sur « les conséquences fâcheuses que pourraient avoir la crise en gestation sur nos compatriotes résidents en Côte d’Ivoire, la nécessite d’entreprendre les actions diplomatiques adéquates pour la protection de nos compatriotes en terre ivoirienne ».
Elles appellent également « les compatriotes résidents en Côte d’Ivoire et les organisations de Burkinabè reconnues en terre ivoirienne à éviter de s’immiscer dans la politique interne de ce pays qui relève de sa souveraineté ».
Par Wakat Séra