Le Mouvement pour la culture de la Paix et l’Amour de la Patrie (MPAP), « condamne » les répressions contre les manifestations des élèves, a affirmé ce lundi 24 mai 2021, son président Samuel Kalkoumdo qui a déploré deux décès qu’a communiqués le gouvernement.
Le Mouvement pour la culture de la Paix et l’Amour de la Patrie (MPAP), une association, a rencontré les journalistes ce jour pour se prononcer sur la situation de la Nation marquée ces derniers mois par les manifestations des élèves qui s’opposent à des réformes opérées et en vue du pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP).
Après avoir dépeint une situation socio-économique et politique « pas reluisante », notamment les crises sécuritaire et sanitaire qui pèsent sur le Burkina Faso, le MPAP, a fustigé la position va-t-en-guerre du gouvernement opposé aux doléances des élèves. Cette association regrette d’ailleurs les dernières répressions opérées contre les élèves qui enregistrent dans leur rang deux décès de nombreux blessés.
« Il faut recevoir les élèves et les écouter. Même s’il faut les blâmer, si besoin est. C’est nécessaire que l’Etat les reçoive. Le gouvernement a l’obligation de les recevoir. L’esprit de paix et de réconciliation recommande que les autorités les reçoivent », a soutenu M. Kalkoumdo qui demande au ministre en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, de mettre un peu d’eau dans son vin et aller dans le sens de l’apaisement.
A l’ensemble du monde scolaire, « nous en appelons au calme et à la retenue ; et même s’il le faut, à des manifestations pacifiques. Nous invitons tous les acteurs du monde éducatif d’éviter les actes qui peuvent porter préjudices demain », a poursuivi le président du MPAP, appelant les autorités au « dialogue ».
« En tant que structure œuvrant pour la paix, avec pour mission principale, la promotion de la paix, de la réconciliation et du patriotisme au Burkina Faso, condamne fermement les actes perpétrés par les élèves ». Ils peuvent manifester leur mécontentement par rapport à des reformes ou des grèves dues à d’autres situations en milieu scolaire mais doivent éviter de s’en prendre aux biens scolaires ou de s’en prendre à leurs biens et objets. Face à cette situation, le MPAP dénonce et condamne un incivisme généralisé et appelle tous les élèves à la retenue. Ces agissements vont à l’encontre du vivre ensemble et de la paix.
Le MPAP s’aligne sur la position des autorités concernant la réconciliation nationale et la cohésion sociale à condition que le gouvernement s’inscrive dans le triptyque justice-vérité-réconciliation comme l’exigent certains Burkinabè. « Le MPAP veut la paix, la cohésion sociale véritable. Aucune réconciliation nationale n’est possible sans la manifestation de la vérité », a appuyé Samuel Kalkoumdo qui néanmoins reconnaît que « la justice classique ne va pas être bien avec tous les dossiers ».
Le MPAP est revenu sur l’insurrection populaire de fin octobre 2014 qui a contraint l’ancien président Blaise Compaoré et son régime à la démission. « Les dérives de l’Insurrection populaire à savoir les actes de vandalisme, de pillage et saccage de biens publics et privés, sont condamnables », a laissé entendre le premier responsable du MPAP.
Pour Samuel Kalkoumdo, les auteurs de ces actes inciviques « doivent être condamnés afin d’éviter une situation pareille une prochaine fois, ne serait-ce que de façon symbolique ».
Le Mouvement pour la culture de la Paix et l’Amour de la Patrie (MPAP) est une association apolitique, laïque, ouverte à toute personne physique ou morale désirant y intégrer. Il a été créé le 29 octobre 2017.
Par Bernard BOUGOUM