Le premier vice-président de l’Assemblée nationale burkinabè, Me Stanislas Bénéwendé Sankara a présidé ce jeudi 13 septembre 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse organisée par l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP). Connu pour son franc-parler, Me Sankara, président de l’Union pour la renaissance des partis sankaristes (UNIR/PS), a déclaré que le leader de l’opposition, Zéphirin Diabré qui a appelé à une marche-meeting le 29 septembre prochain, «fait dans la surenchère» en vue d’«accéder au pouvoir d’Etat par la courte échelle».
Depuis l’élection du président Rock Marc Christian Kaboré fin novembre 2015, «le pays, très curieusement fait l’objet d’attaques récurrentes», a d’abord fait noter Me Sankara, assisté de cinq autres responsables de parti de l’APMP, dès l’entame de sa déclaration. «D’abord revendiquées, elles (les attaques) se sont installées ces derniers jours à l’Est du pays sous la forme d’une véritable rébellion qui veut créer les conditions d’une partition du Burkina Faso», s’est alarmé le président de l’APMP.
«En quelques jours, ces attaques ont fait plusieurs morts et des blessés», a-t-il déploré, signifiant que le mode opératoire des bandits armés qui écument le Nord et l’Est du Burkina «varie d’un point à un autre». A l’en croire, «au regard des éléments des attaques, tout semble indiquer qu’il s’agit d’une véritable opération de déstabilisation de notre pays».
L’APMP déplore que «c’est dans ce contexte très pénible où nos vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS) livrent une véritable bataille pour préserver l’intégrité de notre territoire et assurer la sécurité à tous, que l’opposition burkinabè a choisi de protester et d’appeler toutes les forces vives de la nation à une action qualifiée de musclé contre le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré», a poursuivi Me Bénéwendé Sankara qui estime que «balayant du revers de la main les acquis indéniables du Plan national de développement économique et social (PNDES), le Chef de file de l’opposition (Zéphirin Diabré) fait dans la surenchère dans l’unique but de créer les conditions d’un mécontentement de nos populations durement éprouvées par les attaques répétitives».
Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), la deuxième force politique du pays, «espère ainsi obtenir un soulèvement, à nouveau, des populations contre le pouvoir du président Roch Kaboré élu au premier tour pour un mandat de cinq ans», a dénoncé le deuxième responsable de l’Assemblée nationale du Burkina.
«Alors, l’APMP ne peut que regretter l’attitude de l’opposition burkinabè qui, loin de son rôle cherche plutôt la courte échelle pour accéder au pouvoir d’Etat», a-t-il enchaîné en ajoutant que «pour l’APMP, la critique ne peut être synonyme d’absence ou la négation de toute objectivité dans le jugement et un parti politique incapable d’analyse et de proposition est inutile pour la nation».
L’Alliance des partis qui soutiennent le régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, majorité), trouvent que le fait que l’opposition «organise chaque semaine des conférences de presse pour faire le procès d’un pouvoir n’est pas faire preuve de contre-proposition. Il est donc clair que le CFOP n’est plus un contre-pouvoir, il est contre le pouvoir et il ne s’en cache point», a fustigé son président Me Sankara.
«Pour preuve, en lançant un appel au peuple pour protester contre ce qu’elle appelle la gestion chaotique de notre pays, le CFOP méconnait les réalités socio-économiques de notre pays et ferme les yeux sur les réalisations du PNDES dont l’exécution à mi-mandat accrédite le gouvernement d’un taux de satisfaction de la plus grande majorité de notre peuple», a-t-il indiqué en se disant convaincu qu’«il est évident que des changements s’opèrent et le Burkina Faso est en voie d’émergence, n’en déplaise aux pessimistes».
Me Stanislas Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/PS, parti se réclamant défenseur de l’idéologie de l’ex-président, Noël Isidore Thomas Sankara, père de la révolution d’août 1983 au Burkina Faso, a affirmé que «quelques soient nos différences politiques, nos divergences d’approches quant à la façon de construire l’avenir de notre pays, nous devons tous, Burkinabè de toutes les régions et de toutes les ethnies, opposer un front commun contre l’ennemi terroriste qui n’hésite pas à tuer chaque jour plusieurs de nos frères, à brûler et piller les biens de l’Etat et de ses représentants».
Pour cela, il pense qu’il «faut non seulement réaliser un front commun, mais aussi opposer aux fossoyeurs (du) pays, la résistance la plus déterminée et la plus organisée. L’ennemi doit être repéré et traqué où il se trouve et quoi qu’il fasse», a-t-il conclu.
Par Bernard BOUGOUM