Les femmes leaders des partis de l’opposition ont animé une conférence de presse ce jeudi 20 septembre 2018 à Ouagadougou pour annoncer les couleurs des messages qui seront portés à l’endroit de l’opinion nationale et internationale lors de la marche-meeting de l’opposition prévue pour le 29 de ce mois. L’échange avec les journalistes a porté sur les conditions de vie de la femme burkinabè et la situation nationale.
Les femmes de l’opposition, près d’une centaine qui étaient face à la presse au siège du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) situé au Centre-est de Ouagadougou, disent constater avec « amertume que les conditions de vie de la femme et de l’enfant se dégradent de jour en jour ».
Pour les femmes de l’opposition, les questions de la santé à savoir la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes, les soucis liés à l’eau et à l’assainissement, l’éducation, l’entrepreneuriat sont entre autres, les promesses du président du Faso Roch Kaboré n’ont pas été tenues, sans oublier les velléités de légalisation de l’avortement et la manœuvre entreprise pour attaquer Raïnatou Ouédraogo, maire de l’arrondissement 3 de Ouagadougou.
Sur le sujet de l’avortement qui divise les populations, ces femmes ont demandé au chef de l’Etat de donner sa « position définitive » sur cette affaire. Quant à la maire de l’arrondissement, elles ont estimé que c’est parce que Raïnatou Ouédraogo « est une femme, jeune et opposante qu’elle est attaquée par le pouvoir ». « Nous ne laisserons jamais tomber Raïnatou Ouédraogo », a martelé Jacqueline Konaté, l’animatrice principale de cette conférence qui a demandé aux populations de l’arrondissement 3 de « toujours la soutenir ».
Concernant la situation nationale, Mme Konaté dit constater que « l’insécurité est grandissante, l’économie est en panne, la misère s’accroît, la corruption augmente, la politisation de l’Administration publique devient pire qu’avant et les difficultés d’accès aux services de base deviennent persistantes ».
« Après presque trois années passées au pouvoir, le Mouvement du peuple et le progrès (MPP) et ses alliés sans vision, sans idée ont fait du Burkina Faso un pays en pleine désillusion », a enfoncé Jacqueline Konaté, chargée de la mobilisation des femmes de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC). C’est pourquoi les femmes de l’opposition ont indiqué qu’elles accueilleront favorablement l’idée d’une marche-meeting de leurs partis respectifs pour protester contre « la gouvernance chaotique » du régime MPP.
Les femmes de l’opposition, sur la situation sécuritaire qui est préoccupante, ont dénoncé une « inaction » du gouvernement. Elles ont estimé que la marche-meeting sera une forme de pression afin d’obliger les autorités à réagir « efficacement » contre les attaques qui endeuillent de plus en plus des familles au Burkina Faso.
« Un régime démocratique qui est sûr de son assise populaire ne devrait pas avoir peur d’une simple marche-meeting. Ce pouvoir a peur et est très inquiet, depuis que la manifestation a été annoncée », a laissé entendre Jacqueline Konaté qui a appelé les populations à sortir « massivement » pour prendre part à la marche-meeting pour la prise en compte de leurs préoccupations.
Par Bernard BOUGOUM