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Mariam Sankara: « La tenue du procès du putsch de septembre 2015 donne de l’espoir pour les autres litiges »

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A l’occasion de la commémoration du 15-Octobre, date de l’assassinat de son époux, Mariam Sankara, depuis Montpellier en France où elle réside, estime que la tenue du procès du putsch manqué de septembre 2015 donne de l’espoir pour les autres litiges en cours dont celui du Président Thomas 5ankara et ses compagnons.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers camarades, chers amis,

Depuis des années, nous saisissons ce moment pour rappeler les idéaux défendus par le Président Thomas Sankara. A chaque fois, cette commémoration nous permet également de renforcer notre mobilisation autour de la recherche de la vérité sur l’assassinat du Président Thomas Sankara et ses compagnons. Ces actions militantes sont réconfortantes à la fois pour les avocats qui suivent ce dossier et pour la famille Sankara. Je tiens à vous réitérer toute ma reconnaissance et ma gratitude.

Comme vous le savez, le juge poursuit son travail. Des suspects ont été inculpés. Certains d’entre eux ont été jugés récemment dans le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015. D’autres investigations se poursuivent après la levée du secret-défense par la France.

Je salue la tenue du procès du putsch manqué de septembre 2015 qui, malgré les difficultés et entraves, est arrivé à terme. Cela donne de l’espoir pour les autres litiges en cours dont celui du Président Thomas 5ankara et ses compagnons. Je réitère mon appel à la Justice et je place mon espoir en la Justice du Burkina Faso pour la tenue de ce procès tant attendu.

Sans notre détermination à connaître la vérité, sans notre unité en tant que peuple, nous ne saurions obtenir gain de cause. C’est avec cette attitude de l’esprit que nous devons aussi faire face aux forces de l’ombre qui organisent, depuis trois ans, des attentats meurtriers sur notre territoire contre nos FD5 (Forces de Défense et de Sécurité) et nos populations.

Ces ennemis cherchent à briser notre cohésion sociale. Ils veulent anéantir notre économie, susciter la colère pour qu’en définitive nous fassions politiquement le lit du retour de la dictature.

Ces attaques terroristes ont pour corollaire : des familles endeuillées, des parents soucieux, des villages déplacés, des écoles fermées. Autant vous dire que malgré l’éloignement, je partage, chaque jour, les souffrances de mes frères et sœurs burkinabè et de mon pays. Nous ne devons, d’aucune manière, céder à cette tentative de déstabilisation qui ne vise pas seulement notre pays. Elle a pour cible, l’ensemble de notre sous-région.

Dans cette épreuve, notre unité est primordiale. Notre soutien et notre solidarité aux FDS, aux familles éplorées et déplacées doivent être indéfectibles. J’exhorte particulièrement les femmes en tant que mères, épouses et sœurs, d’user de leurs liens pour dissuader, tout comportement de leurs proches, susceptible de provoquer la terreur dans le pays. Nous ne devons laisser aucune faille que l’ennemi puisse exploiter, aucune division susceptible de nous affaiblir face à l’adversaire.

Chers compatriotes et amis, face à ce drame, nous ne devons pas nous laisser gagner par le sentiment d’impuissance, d’abattement et de découragement. Ne lâchons rien, le Peuple burkinabè a, par le passé, prouvé son courage face à l’adversité. Taisons nos querelles internes. Travaillons à renforcer notre unité, notre solidarité entre nous et avec les autres peuples, notamment nos voisins, victimes de la même terreur ignoble. Chers compatriotes, résolus et mobilisés, unis et solidaires, nous vaincrons.

La patrie ou la mort, nous vaincrons

Madame Mariam SANKARA

Montpellier, le 13 Octobre 2019