Accueil Société Médias: «Notre métier, ce n’est donc pas de blesser ou de faire...

Médias: «Notre métier, ce n’est donc pas de blesser ou de faire mal, mais il s’agit de pointer le mal»

0

Les hommes et femmes de médias dans le monde ont célébré, le vendredi 3 mai 2024, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Une Journée qui donne l’occasion, pour informer et sensibiliser les citoyens sur les atteintes portées à la liberté d’expression et de la presse. «Notre métier, ce n’est (…) pas de blesser ou de faire mal, mais il s’agit de pointer le mal et ainsi contribuer à sa guérison», a fait savoir, Siriki Dramé, du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo.

La presse burkinabè a commémoré la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2024. A cette occasion, une minute de silence a été observée en hommage aux journalistes et défenseurs des droits de l’homme tombés cette année et des forces combattantes décédés au front.

Cette journée est une occasion, d’informer et sensibiliser les citoyens sur les atteintes portées à la liberté d’expression et de la presse. Et selon Siriki Dramé, du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo, le métier du journalisme «n’est pas de blesser ou de faire mal, mais il s’agit de pointer le mal et ainsi contribuer à sa guérison».

«Dans plusieurs pays, les publications de presse sont censurées, suspendues ou interdites de paraitre. Au même moment, des journalistes, des directeurs de publication, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés. Ils subissent des menaces, des exils forcés et des pressions de tout genre», a soutenu M. Dramé, qui affirme que «la presse burkinabè et les journalistes n’échappent pas à cette situation».

Il a rappelé que le fait qu’au Burkina Faso, il y a «une vague de suspension (qui) s’abat sur les médias, citant celles intervenues tout récemment, notamment, les suspensions de la Voix de l’Amérique (VOA), de la BBC, de TV5 Monde et les sites d’informations de la Deutsch Welle, Quest France, le Monde, APA news, The Gardian, Agence Ecofin».

«On se souvient encore qu’avant cette liste, d’autres médias comme RFI, France24, Libération, le Monde, et j’en oublie (Oméga média ayant été, lui aussi, victime temporairement), ont été suspendus par le gouvernement de Transition», a-t-il poursuivi.

Siriki Dramé, du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo, a également fait savoir que des «médias et leurs animateurs sont menacés et insultés au quotidien». Des personnes «s’arrogent même le droit de vouloir fixer l’agenda des médias et récemment la télévision BF1, elle qui a osé aborder le thème des élections et la fin de la transition, a essuyé le courroux des nouveaux maitres de la pensée unique», a souligné M. Dramé.

Vu le contexte, il a été mis au centre de la commémoration de ce 31ème anniversaire de la liberté de la presse, le rôle du journaliste en période de guerre. «Ce thème nous est pratiquement imposé par l’actualité nationale au regard des assauts répétés, en termes de violations de liberté contre des journalistes, mais aussi au regard de la floraison des spécialistes en tout genre qui théorisent à longueur de journée sur le rôle du journaliste», a laissé entendre le président du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo.

«Cette journée rappelle, par ailleurs aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse», a affirmé, Zeinab Diaby, représentante du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme qui s’est fait représenter. Elle a déclaré que «la liberté de la presse est une question qui mérite une attention particulière et l’intérêt qui lui est porté ne cesse, à juste titre, de grandir d’année en année».

Pour elle, «les libertés d’expression, d’association et de réunion ne sont pas absolus». «Certes, ces droits peuvent être restreints pour le respect des droits ou de la réputation d’autrui, mais également pour la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique. Mais, pour être licite, toute restriction doit d’abord suivre les procédures régulièrement établies par la loi et doivent aussi être nécessaires et proportionnelles», a-t-elle poursuivi, soutenant que «la liberté d’expression sous-tend et agit comme catalyseur de l’exercice des autres droits de l’homme».

Un panel a été fait sur le thème retenu au Burkina qui est «Quel rôle pour le journaliste en situation de guerre ?». Un thème qui permet de poser le débat avec les participants dans le but de dégager des pistes pertinentes et consensuelles sur ce qui peut être les lignes directrices du journalisme et comment les journalistes peuvent contribuer utilement et efficacement à la résolution de la crise actuelle et singulièrement au retour de la sécurité et de la paix au Burkina Faso.

Au plan international, le thème retenu est : «La presse au service de la planète, le journalisme face à la crise environnementale».

Cette Journée a été l’occasion pour le Centre de presse de lancer le prix Marie « Soleil frère » de la meilleure journaliste. Il est aussi prévu, au cours de cette journée, le traditionnel tournoi de football qui met aux prises six équipes, dont deux des médias, deux des forces de défense et de sécurité, l’équipe des Nations Unies et celle de Globex Construction.

Par Daouda ZONGO